Skip to main content

Full text of "Visite à la cathédrale d'Amiens"

See other formats


This is a digital copy of a book that was preserved for générations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project 
to make the world's books discoverable online. 

It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject 
to copyright or whose légal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books 
are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that 's often difficult to discover. 

Marks, notations and other marginalia présent in the original volume will appear in this file - a reminder of this book' s long journey from the 
publisher to a library and finally to y ou. 

Usage guidelines 

Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. Public domain books belong to the 
public and we are merely their custodians. Nevertheless, this work is expensive, so in order to keep providing this resource, we hâve taken steps to 
prevent abuse by commercial parties, including placing technical restrictions on automated querying. 

We also ask that y ou: 

+ Make non-commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals, and we request that you use thèse files for 
Personal, non-commercial purposes. 

+ Refrain from automated querying Do not send automated queries of any sort to Google's System: If you are conducting research on machine 
translation, optical character récognition or other areas where access to a large amount of text is helpful, please contact us. We encourage the 
use of public domain materials for thèse purposes and may be able to help. 

+ Maintain attribution The Google "watermark" you see on each file is essential for informing people about this project and helping them find 
additional materials through Google Book Search. Please do not remove it. 

+ Keep it légal Whatever your use, remember that you are responsible for ensuring that what you are doing is légal. Do not assume that just 
because we believe a book is in the public domain for users in the United States, that the work is also in the public domain for users in other 
countries. Whether a book is still in copyright varies from country to country, and we can't offer guidance on whether any spécifie use of 
any spécifie book is allowed. Please do not assume that a book's appearance in Google Book Search means it can be used in any manner 
any where in the world. Copyright infringement liability can be quite severe. 

About Google Book Search 

Google's mission is to organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps readers 
discover the world's books while helping authors and publishers reach new audiences. You can search through the full text of this book on the web 



at |http : //books . google . corn/ 




A propos de ce livre 

Ceci est une copie numérique d'un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d'une bibliothèque avant d'être numérisé avec 
précaution par Google dans le cadre d'un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l'ensemble du patrimoine littéraire mondial en 
ligne. 

Ce livre étant relativement ancien, il n'est plus protégé par la loi sur les droits d'auteur et appartient à présent au domaine public. L'expression 
"appartenir au domaine public" signifie que le livre en question n'a jamais été soumis aux droits d'auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à 
expiration. Les conditions requises pour qu'un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d'un pays à l'autre. Les livres libres de droit sont 
autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont 
trop souvent difficilement accessibles au public. 

Les notes de bas de page et autres annotations en marge du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir 
du long chemin parcouru par l'ouvrage depuis la maison d'édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains. 

Consignes d'utilisation 

Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages appartenant au domaine public et de les rendre 
ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine. 
Il s'agit toutefois d'un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les 
dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des 
contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées. 

Nous vous demandons également de: 

+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l'usage des particuliers. 
Nous vous demandons donc d'utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un 
quelconque but commercial. 

+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N'envoyez aucune requête automatisée quelle qu'elle soit au système Google. Si vous effectuez 
des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer 
d'importantes quantités de texte, n'hésitez pas à nous contacter. Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l'utilisation des 
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile. 

+ Ne pas supprimer r attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet 
et leur permettre d'accéder à davantage de documents par l'intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en 
aucun cas. 

+ Rester dans la légalité Quelle que soit l'utilisation que vous comptez faire des fichiers, n'oubliez pas qu'il est de votre responsabilité de 
veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n'en déduisez pas pour autant qu'il en va de même dans 
les autres pays. La durée légale des droits d'auteur d'un livre varie d'un pays à l'autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier 
les ouvrages dont l'utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l'est pas. Ne croyez pas que le simple fait d'afficher un livre sur Google 
Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous 
vous exposeriez en cas de violation des droits d'auteur peut être sévère. 

À propos du service Google Recherche de Livres 

En favorisant la recherche et l'accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le français, Google souhaite 
contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet 
aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer 



des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l'adresse ] ht tp : //books .google . corn 



HOZI 

Visite a la cathedral© d'Amiens 



FINE AKTS LFfiRARY 

ipniiHiiiiiiiiiifi 



FL 2HN]) 5 



Qi r 



Digitized by 



Google 



SStOt£3l0IOI0t£3t0 



Frcm thc Lihrary oftltc 

Fcgg ^useuw ofArt 
Harvarà Univcrsity 




VISITE 

A LA 

CATHÉDRALE 

D'AMIENS 

PAR 

M. l'Abbé ROZE 

CURÉ DE TILLOY, MEHBRB DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS. 



QUATRIÈME ÉDITION 



C'eit an Ghel-d'anvre, on ne pent rien 
toir de plu parfait at de plus beaa ; et dana 
toot le royfiime, U n'en ett aoenn qai pulne 
lai diaputer. 

(Voyage Utt«rair« de dens Bénédictina.) 



AMIENS 
DELATTRE-LENOEL EDITEUR 

Imp.-Lib. de Mgr TÉ vaque. 

1877 



Digitized by 



Google 



FOGG MUSEUM UBRARV 
HARVARD UNIVERSITY 



Digitized by 



Google 



VISITE 



A tA 



CATHÉDRALE 

D'AMIEN$« 



ArchHecte«« -• Ôoti»ti*ttfetloil« — 
Réparattooff* 

La date de rannée oà fut posée la première pierre 
de la spleodide Basilique d'Amieûs (42S0) et le nom de 
rArcbitecte qui en conçut rexécutioÉ (Robert de 
Luzarches) nous ont été transmis à travers les siècles 
par une inscription gravée sur la plinthe supérieure 
de l'arcade principale du portail sud dit de la Fierge 
dorée. Voici cette inscription rongée en partie par le 
temps. 

t €ti Van q Vihcatntiïxo t^alait vxci 
it XX. 1^o....xB^ ifu : rimidt ; U primUrf 

En comparant ces d<)tfnées ave^ rinscrit^tlon de la 



Digitized by 



Google 



pierre centrale du labyrinthe tracéjadls en pierres bîeùès 
et blanches sur le pavé de la nef (1), on voit que ce 

(1) Voici cette ioscriplion qui se lisait, avant 1793, sur une 
lame de cuivre, au centre du labyrinthe, détruit en 1825, au 
mil\jeu du pavé ûjd la nef, presque en face de la chaire : 
En Tan de grâce mil uc 
Et XX fu lœuvre de cheens 
Premièrement encomenchie 
 dont y ert de cheste evesquie 
Evrart evesque bénis 
Et roy de France Loys 
"q.Îvl flli Phelippe le sage. 
Ghil q. maistre y ert de lœuvre 
Maistre Robert estoit nomes 
Et de Luzarches surnomes 
Maistre Thomas fu après luy 
De Gormot. El après sen filx 
Maistre Begnault qui mestre 
Fist à chest point cht cheste leclre 
Que rincarnatiOQ valoit 
zinc moûis xn en faloit. 
Ce labyrinthe, dont le plan est conservé dans VHUtoire 
d'Amiens^ par le P. Daire, mesurait 41 mètres 57 centimètres 
jde circonférence. Il avait reçu le nom de moilon de la maison 
t)edalus, pour rappeler la mémoire du fameux labyrinthe de 
Crète. En suivant toutes les lignes blanches, sans jamais les 
quitter, on croyait faire le voyage de la terre sainte. La 
Cathédrale de Chartres et Véglise Saint<<}uentin possèdent encore 
le leur. A AmieoS) ne détruit-on pas beaucoup ? 



Digitized 



dby Google 



-8- 

fut sous répiscopat (l*Evrard de Fouilloy, 45* évéqud 
d'Amiens, et d'après les plans de Robert de Lu- 
zarebesy que furent jetés les fondements de cette 
Cathédrale. Elle occupe la place des autres églises 
que le feu et les invasions normandes avaient dé« 
vastées en 850, 4019 et 4107. Une dernière fut détruite 
totalement par un incendie en 1218. 

Après la mort de l'évêque Evrard (1223), Tédificé 
fut continué par Geoffroy d'Eu, son successeur, q\ii fît 
élever, par un second architecte, Thomas de Cormont, 
les murs du pavé jusqu'à la naissance des grandes 
voûtes. Arnoult, 47« èvêque (1237-1247), ajouta les 
galeries et les clochers, comme l'indiquent les orne- 
ments de son tombeau placé vis-à-vis de la chapelle de 
la sainte Vierge, appéiéémirdols'chapelle de Primes. 
En 1210, même avec les secours fournis par les 
moines de Corbie, les travaux restèrent interrompus 
pendant quelque temps, faute de fonds. En 1258, le 
feu prit à la charpente des toitures des chapelles du 
chevet, et les traces de ce sinistre encore visibles 
au-dessus des voûtes, prouvent que le Triforium et 
toute la partie haute de l'abside furent élevés après 
l'incendie. Cependant une inscription restée sur la 
grande vitre centrale du chœur, avec la date de 
4269, constate l'achèvement du sanctuaire. Renault 
de Cormont, succéda à Thomas, son père, dans la 
direction des travaux, jusqu'en 4280. Saint Loiiis, 
planche de Çastille, son épouse, Philippe-le-Hardi, 



Digitized by 



Google 



— 6 — 

Jeanne de PojQtbi^.u (4277),1e corps-d^-^iH^ < 
et le sire de Moreuil aidèrent les évêc|ues Bernard 
d'Àbbeville et Guillaume de Mâcon, à terminer cette 
église en 4288 ; pourtant ce ne fut qu'en 4296 que le 
transept gauche fut achevé au moyen dçs libéralités 
d^ Liénard-le-Sec y bourgeois d'Amiens. Les tours 
élevées assez haut en 4366, furent terminées seulement 
à la fin du xw siècle (4404 ?) par. Pierre Lardent, 
q^atrième maître de l'œuvre. 

Les carrières de Grpisçy et de Bonneleau (Oise), 
terres dont le Chapitre d'Amiens était seigneur, four? 
nirent la pierre dure des assises infériejures. ^n 4234^ 
les chanoines de Picquigny vendirent aux prêtres de 
la fabrique de l'Eglise d'Amiens, pouf 50 liyrea pa- 
risis, et pour onze années, toutes leurs carrières de 
Êello manso, (Heaumes, entre Picquigny et Breilly), 
avec l'autorii^ation de faire transporter les piatériaîux 
par eau et par terre à eux appartenant (4). 

A toutes ces dates, ajoutons-en quelques unes prises 
dai^s le Chartrier du Chapitre d'Amiens. Au Ul* vql. 
du Cartulaire, f» 455^ v»., une charte de 4239 constate 
l'existence d'un vestiaire derrière le choeur de notre 
église majeure : vestiarium rétro altare tnajorU 
ecclesie npstre. En 4 243, on parle de huit cloches 
dans \^ tour vers le cloUre : octo campane de ttirrp 
tier$us claustrum. Aux jpurs où l'évêque o(Iici4it^ à 

(1) CartuUûre du Chapitre, 1. 1, cb. 200, f* 161, v% 



Digitized by CjOOQlC 



-r 7 - 

ces huit cloches on joignait les deux grosses : /^ 
magnis duplis ad eurn eo^ addentur due niaosimç 
illis octo. £n 4324, la cloche de r£xtrême Onction, 
dite cloche de maître Lebreton, se trouve au milieu 
de TEiglise. Campana que est in medio Ecclesie 
uimbian, que diciiur Mgtri le Breton, pulsatur pro 
infirma ut recipiat extremam unctionem. Cette 
décision obtient Tasseutiment du 53«évéque d'Amiens, 
Simon de Goucamps. 

Vers 4497, les chanoines s'étant aperçus que le 
deuxième pilier qui est dans le chœur à gauche et 
qui suit un des quatre piliers principaux de la croi; 
jséè, menaçait ruine, résolurent de le faire démolir 
depuis le chapiteau et d'en faire construire un autre. 
Après vi^e procession faite le 2 juin pour attirer, la 
bénédiction divine sur les travaux, un succès complet 
couronna cette entreprise hardie (1).;Ce fut en Tannée 
4502 qu'on songea à prévenir Técartement des gro^ 
piliers de la croisée, vers le chœur, et l'on y plaça, à 
jceVie ùUf des tirants et des chaînes en fer qui néces- 
sitèrent de grandes dépenses au Chapitre d'Amiens^ 
On eut, de plus, à la même époque, à remplacer un 
clocher en pierre, détruit par la foudre le 43 juillet 
4527 : deux ans après, s'élançait la flèche actuelle. 
Cet élég(|nt ouvrage fut exécuté avec les dons d'un 

(1). Bulletin du Comité historique des arts et .monuv(ierits, 
t. IV, p, 212. 



Digitized by 



Google 



-8- 

ecclésiastique riche et généreux, le chanoine Adrien 
de Hénencourt, du roi Frdipçois I«', et de Louise de 
Savoie, duchesse d'Angoulême, sa mère. En 1620^ on 
fit aux arcs boutants dés transepts divers change- 
ments qui ne furent pas heureux. Vers 1707, ou res- 
taura le couronnement en pierres des deux tours et 
Ton fît, en 1777 et 1778, quantité de réfections aux 
galeries du haut, aux voûtes du grand comble et 
aux cordons de ces voûtes (11. Enfin, Tannée sui- 
vante, on renouvela la couverture (2). 

Pendant la Révolution, la Cathédrale échappa à la 
destruction par les soins d'un homme dont on n'a pas 
fait assez Téloge. Le citoyen Lecovvé, maire de la 
commune, réussit, par toutes sortes de moyens, à 
sauver la Cathédrale, contre les prétentions vandales 
des différents pouvoirs révolutionnaires et surtout de 
Joseph Lebon ; mais le monument souffrit beaucoup 
de n'avoir pas été entretenu (3). Â la réouverture des 
églises, on s'aperçut du danger que la main du temps 
lui faisait courir, et le clergé, le département et le 
gouvernement firent tous les sacrifices pour en con* 
jurer la ruine. Des architectes habiles réparèrent, 
autant qu'il fut en eux, les endroit^ les plus compro- 

(!) Comptes cfe 1777 à i778, arcbives du déparlemeol. 

(2) Comptes de 1779, archives du département. 

(3) Les chanoines d'Amiens consacraient, chaque année, 
vingt mille livres à Tenlretien de leur égalise. 



Digitized by 



Google 



w & - 

mis. Us ne firent de neuf qu'autant que les parties^ 
rongées par l'intempérie des saisons, ne permettaient 
pas de remplacer une pierre par une pierre de même 
forme. 

De nos jours,. des travaux importants furent exé- 
cutés avec les fonds de l'Etat. Il y eut, d'après 
maintes réclames, plus que de simples réparations. 
L.a ville d'Amiens contribua pour une somme de 
i5»000 fr., au dégagement de la Cathédrale ; mais ses 
Tœux ne furent point réalisés complètement. 

L'édifice est construit »ur le plan d'une croix latine. 
Sa surface est de 8,000 mètres environ, tant vides que 
pleins, se divisant en trois nefs partagées par six tra* 
vées jusqu'au transept. Placé au milieu de l'édifice, 
celui-^ei, qui à lui seul, formerait une magnifique ca- 
tbédrale^ possède toutes les proportions de la nef 
centrale avec ses bas-côtés. Chacun des bras se com* 
pose de trois travées ( 1 ). 



(I) On trouvera à la fin de celte notice toutes les proportions 
«Se la Cathédrale, diaprés le docteur Goze qui les tenait des 
architectes chargés des restaurations* 

r 



Digitized by 



Google 



EXTERIEUR. 

ISmod Portail. 

C'est à l'aide de U Bible, de la Théologie et de la 
vie des Saints (I), qu'il est possible d'expliquer les 
travaux icfuiograpbiquesdes mopumeiits religieux dit 
3^U[l*siède,et principalement ceuxdel'adaiirable portail 
de la Cathédrale d'Amiens. Il ne le cède i aucun autre, 
soit pour l'ensemble de son ornementation, soit pour 
l'unité de son plan qui renferme toute l'Histoire de 
la Religion. Ce portaiijong de 48 mètres et bauj; de 70,. 
est formé de trois porches en ogive, dont |to,ules les 
parois et les voussures soi^t peuplées d'un monde de 
statues d'un style sévère, et d'un grand nombre 
de bas-reliefs. 

Au-dessus des porches, régnent deux galeries dont 
la supérieure offre les ststues colossales del rois de 
iuda. Après ces géants, viennent, de chaque côté, des 



(1) Prétendre expliquer le symboligme qui vivifie Pensemble 
et . ç^*uo des détails de toute notre Cathédrale, est impossible 
eo quelques pases. -^ Nous doonoas une sim[de explication 
des sujets : Cest au visiteur éçlaifé d*ea firnu les motifs. 



Digitized by 



Google 



- a -^ 

auvenU qui encadrent Urose centrale dontje^ meneau^ 
accusent un rempJisfiiige du XY« siècle ; enfi^i unç 
galerie relie les deux tours inégales du monument.: 

Plus haut se trouve une large plate- forme à laquellp 
on a donné le nom de Salie des àfmicims : des 
joueurs d'instruments sont en effet placés dans !e^ 
encoignures de la tour du sud. Dans ce conceirt en 
plein vent, un mpine tient le livre ; à droite, un diablç 
est forcé de prêter Toreille par un boulet suspendu à 
son cou ; à gauche, un escargot colossal. A Test, au 
centre, un joueur de cymballes ; à droite un auditeur 
qui joint les mains ; à gauche,uii diable attaché par le 
cou avec une chaîne. Au sud, un lion qui rugit et un 
auditeur en extase. Au nord, un joueur de cornemuse, 
un autre liât des tymballes. 

La partie inférieure du grand portail présente les 
caractères du style du XIII* siècle ; la partie intermé* 
diaire est du XIV* et le sommet a toutes les marques 
du XY«. L'histoire nous dit que les tours ne furent 
achevées qu'en 1 401 . La tour du sud (1 366) fut remise 
à neuf et relevée dans son sommet, en ces derniers temps, 
de manière à la faire paraître à peu près aussi éminente 
que sa voisine^ par une terminaison pyramidale. La 
tour du nord, qui renferme les deux bourdons, est 
ornée à l'extérieur de la statue de saint Flrmin, au- 
dessus des ouïes. Les contreforts portent les images de 
Jésus-Christ tenant le pain de vie» de la Vierge à l'en- 
fant, de saints évéques crosses, au nord. Au sud, les 



Digitized by 



Google 



- 12 - 

apôtres ; on y reconnaît saint André et saint Jean ; 
sous les ouïes, des prophètes et des patriarches. 

Les murs ont été depuis peu imprégnés de silicate de 
potasse. Est-ce un préservatif? C'est plus que douteux. 

Les fondations, existant sous le périmètre des 
tours, indiquent, que, comme ailleurs, elles devaient 
être élevées sur un plan carré. Ici, elles sont moins 
épaisses que larges et vont en s'applatissant à mesure 
qu'elles s'élèvent. Le défaut de ressources peut seul 
en avoir été la cause. 

Portail central (t). 

Le porche central a reçu le nom de Porche du 
Sauveur. En effet, sur le trumeau qui sépare les deux 
portes dont il reçoit les vantaux, se présente la statue 
héroïque (2 mètres 50 centimètres) du Sauveur du 
monde, bénissant de la droite et tenant sur le cœur 
l'Evangile. Il a les pieds portés sur le lion et le 
dragon, au-dessous desquels, mais sur les deux autres 
faces du trumeau, on trouve l'aspic et le basilic ; en 



(1) Nous puisons tous les détails icooograpbiques dans les 
savantes explications qu'eu on données MM. les chanoines Duval 
et Jourdain, qui. les premiers, ont compris la statuaire de notre 
Cathédrale et justifié leurs découvei'tcs. (Voyez les Mémoiret 
de la, Société des Antiquaires de Picdrdiet passim, et les 
Bulletins de M. de Caumont). 



Digitized by 



Google 



~ ià - 

avant, une vi^^'oe courante, emblème de l'Eglise et de 
l'Eucharistie , et aux côtés, deux vases d'où s'élaoçent 
le lys et le rosier. Sous le Sauveur;, est le roi David 
tenant le sceptre d'une main et un lambelde l'autre. 
Sur^ les deux pieds droits de la porte, sont sculptées 
les Fierges sagps et les Fierges folles : au-dessous 
des premières, Tarbre du bien garni de feuilles et de 
fruits ; sous les secondes, Tarbre du mal que la cognée 
a rendu stérile. A la hauteur du Sauveur, à sa droite 
et à sa gauche, viennent les statues colossales des 
Apôtres.A droite : saint Paul, saint Jacques le Mineur, 
saint Philippe» saint Barthélemi^ saint Thomas et saint 
Jude; à sa gauche, saint Pierre^ saint André, saint Jac- 
ques le Majeur, saint Jean, saint Matthieu, saint Simon. 
Les statues, distinguées chacune par leurs caractères 
iconographiques, sont supportées sur des socles où^ont 
représentés les persécuteurs ou les bourreaux des 
envoyés du Rédempteur. 

Le stylobate inférieur se compose d'une élégante 
mosaïque formée de quatre feuilles : au-dessus, 
viennent les vertus et les vices que les Apôtres ont fait 
connaître : on les voit sur vingt- quatre médaillons en 
bas relief, chacun dans un quadrifolium de 80 cen- 
timètres. Quelques déviations dans la pose des pierres 
indiquent qu'ils ont été exécutés avant leur mise en 
place, si toutefois ils ne proviennent point d'un 
monument plus ancien : une autre opinion voudrait 
qu'ils aient été appliqués sur la façade primitive qui 



Digitized by 



Google 



- 14 -^ 

faroMiit la nef, 4u moingtdans le bas. Les 42 tableaux 
aup^riiQurs représentent les vertMs ; les inférieurs, les 
Tices. A.-gaiuc^e : 4* la foi, au-dessous ridolàtrie; 
}• Fespér^ee, le suicide ; 3* la charité, l'avarice avec 
^ncoffre^fort; 4<> la justice, Tinjustice ; 5* la pru* 
deqce, la folie qui ronge une pierre ; 6» la simplicité 
avec sa colombe, et l'orgueil qui est abattu de sa 
mionture, Â droite : 7^ lu force, vêtue de sa cotte de 
maillts, la peur, qui laisse échapper son épée et qui 
s'enfuit; 8<> |a patience porte un écusson pu est 
représenté le bœuf, au-dessous la colère, un homme 
du peuple qui soufflette une femme armée d'une 
massue ; 9» la douceur avec son agneau, la méchanceté 
repousse du pied un personnage offrant une coupe, le 
genou fléchi ; iO» la paix, la discorde, deux époux qui 
se battent; 44* L'obéissance, avec le chameau sur les 
écussons, la désobéissance, un évêque insulté par un 
laïc ; 42* la persévérance couronnée, l'apostasie, 
un bpmipe qui abandonne son église. 

Quatre demi médaillons, placés à la suite des 
premiers^ à l'endroit où. les murs de la baie s'inflé- 
chjssent pour former les deux côtés de la porte 
d'entrée, donnent du côté droit : 4» l'Agneau divin, 
au nimbe crucifère, avec l'étendard flottant : 2* le 
dragon. Du côté gauche, 4^ la fable du loup et de la 
cigogne : 2^ celle du renard et du corbeau : images 
de la vanité et de l'ingratitude* 

L'importanpp des quatre grands Prophètes leur a 



Digitized by 



Google 



fcte donner. place daiS le porebe eeftiral à cèiéfleâ 
Apôtres» Auprès de saint Simon, ou voit ràdioîte; 
4* IsAïe» Les deux médAUloos, qui sont tu-dcpEtsotis.de 
h statue colossAle du Prophète» donpeot, te premier, 
la visiop.du Seigneur^ sur un trôoe, entouré, de Se- 
rapbii^ (VL 4. 2.) ; ile second, un ange qui purifie les 
lèvres du .prophète avec un charbon (VI. 6. 7.) ; 
a<^ Jérémie. Au premier médaillon on voit le prophète, 
qui, sur Tordre de Dieu, va enterrer sa ceioture 
(X.ill. 3. i.). Au deuxième, il est assis, ayant au oqu 
la ohaioe dont Hananias tiept le bout (XXVUL 40). 

A gauche, et près de saint Jiide, est la statue 
colossale d'E^échiel. Au 4*'' médaillon, la roue mys- 
térieuse (I. 4 e.) : au :2*, Dieu devant Jérusalem 
(XVL 30.). Ensuite vient Daniel : on le voit, 4'' dans 
la .fosse aux lions (Y. 8.), 2* plus bas, au festin de 
Baithasar (Y.). 

Les douze petits Prophètes sont, placés trois par trois 
sur les quatre éperons qui enceignent les trois porcbss; 
différents passages de leur livre ayant trait au règne 
futur de Jésus- Christ et à Fanéantissèment de .l'idole- 
trie, sont reproduits au-dessous de. chacun d'eus, dans 
Tordre suivi par la Bihle* Le livre inspiré à la main, 
on voit : Osée qui épouse la femme de Gomer (L 2.) ; 
— il lui donne 15 pièces d'argent et de Forge (IH. 2. 3.)* 
Joël voit la vigne et le figuier desséchés (1. 7.) ; — 
le soleil, la lune et les étoiles Sans lumière (11. 40.). 
Amos (angle iu^éf jeur de Téperon de ^mle 4^ porche 



Digitized by 



Google 



de la Mère de Diêu), quatre médaillons. Il prophétise 
sous rinspiration divine (1. 1 .) * — ^^^ du haut de 
Sion : (I. 2 ) la vigne dépouillée et son fruit donné 
en pâture à une brebis ; (IX. U.) — Dieu debout sur 
un mur crépi, une truelle à la main. (Vil. 7.) Abdias 
apporte un pain de chaque main à irois Prophètes 
dans une caverne ; (IH. Rois, XVIII. i.) — il rencontre 
Elie : (ibid. 7.) — Achab, sur un trône, reçoit l'envoyé 
présenté par Elie : [ib. 46.) — un soldat écoute Abdias 
qui lui montre un arbre couvert de feuilles, (ib. M.) 
JoNAS rejeté par la baleine, (H. \\.) ^ et au-dessous, 
h est assis devant Ninive, sous le figuier dont un 
insecte ronge le corps. (IV. 6. 7 ) Michéb (intérieur 
du porche) peint la paix du règne du Messie pendant 
lequel les lances et les glaives seront converties en 
socs de charrue, dans un atelier de forgeron : (IV. 3.) 
(sur réperon) Dieu nimbé, au-dessus d'une tour par- 
tagée par un nuage, parle au Prophète : (IV. 8.) — 
deux hommes assis tranquillement, Tun sous sa vigne, 
l'autre sous son figuier. (IV. 4.) Nahum devant Ninive ; 
(1. 4 .) ii montre les gardiens de la ville fuyant comme 
des sauterelles : (II. 7.) — les fruits du figuier tom- 
bant dans la bouche de deux hommes^ image de la 
chute des forteresses de Ninive : (III. 42) — trois 
personnages entraînés par un seul. Habaccc porté 
par un Ange et tenant deux pains pour Daniel ; 
(Daniel. XIV. 35.) — il écrit sur ses tablettes. (H. 2.) 
SoPHOsiE (intérieur de l'éperon) : Malédictioa contre 



Digitized by 



Google 



-17- 

Assur et leur ville : (II. U.) — le butor et le 
hérisson habitent les vestibules des palais: (II. 44.) 
à travers les barreaux de la fenêtre, un oiseau fait 
entendre sa voix : (II. 14.) — le Seigneur nimbé visite 
Jérusalem, une lanterne à la main : (I. 42 ) — armé 
de la croix et menaçant de Tépée^ il frappe sur Judà 
et Jérusalem ; au-dessous, les bêtes de tous les pays 
au milieu d*Assur ruiné. (II. 4 4.) âggée : au bas, 
Dieu qui montre au Prophète le temple en ruines, et 
son rétablissement (à côté) dans sa gloire ; (I. 3.) — 
au-dessous la terre desséchée et privée de la rosée 
céleste. (I. 44.) — Zacharie assis auquel un Ange 
montre le ciel ; — l'impiété dans un vase soutenu en 
l'air par deux femmes aux ailes de milan. (V. 6. 7. 
8. 9.) Malachie adressant des reproches aux prêtres» 
(I. 4.) — qui percent le cœur de Dieu par leurs 
offrandes souillées. (III. 7. 8) 

Dans le tympan, les scènes du jugement dernier se 
divisent en plusieurs étages. A Fangle formé pair 
l'ogive, le Fils de l'homme avec le nimbe crucifère, 
s'élance d'un nuage ; deux épées sortent à droite et à 
gauche de sa bouche : ses mains portent un lambel. 
(Saint Mathieu-Apocalypse). Au t* étage, Jésus-Christ 
en juge, assis sous un riche dais ; à ses côtés, sa 
sainte Mère et son disciple bien-aimé, tous deux à 
genoux ; des Anges qui portent les instruments de la 
Passion ; d'autres esprits célestes prosternés. La Ré- 
surrection se trouve jiu bas \ elle se f^jt au bruit de Ift 



Digitized by 



Google 



^18- 

trompette des Aioges debout aux quatre coms du 
inonde. Les morts sortent de leurs cercueils de pierre, 
et même d'un vase qui a renfermé leurs cendres après 
l'incinération. Au centre de l'étage au-<lessus du 
linteau, le pèsement des âmes : au 3« étage, la séparar 
.tion des bons d'avec les méchants qui sont nus. 
Ceux-ci sont pousssés dans l'enfer représenté sous la 
forme d'un monstre ouvrant une gueule énorme pour 
les recevoir. Â droite, saint Pierre, avec les clefs, 
ouvre la porte du paradis figuré par une église 
à clocher ', les élus sont accueillis par trois Âages. 
A l'angle supérieur de l'ogive, Jésus-Çbrist, sur les 
nuées, environné d'Anges, de Saints, des astres ; un 
double glaive sort de sa bouche. Sa tête, là, comme 
partout ailleurs, a le nimbe croisé. Des restes de 
peinture encore visibles annoncent que cette partie du 
porche a été richement décorée. Au-dessus des cha- 
pitaux des petites colonnes reposant sur les dais des 
Apôtres , sur la première ligne, à droite du souverain 
Juge, on voit des scènes qui rappellent le bonheur des 
élus conduits et reçus au Paradis par les Anges, et à 
gauche^ les punitions des damnés, dans des représen- 
tations infernales et diaboliques ; on y trouve la 
punition de tous les vices. 

Le ciel ouvert est figuré dans les huit cordons de la 
\^ussure. Le 4*'^ cordon, à partir du fond, se com- 
pose de 42 Anges, aux mains jointes; le 2% de 
U Auges aux ailes doubles, apportant des âmes sous 



Digitized by 



Google 



la figure de. petits enfants; le 3% de H Martyrs ^ 
le 4», de 16 Confesseurs tenant les uqs des livres, les 
autres des calice3 ; le 5*, de 1 8 saintes Femmes ; le 
6«, des 90 Vieillards de TApocalypse, avec des insr 
tniments de musique; le 7*, de 23 ancêtres de Jésus- 
Christ sur Tarbre de Jessé ; le S% de 2$ Patriarches^ 
figures et prophètes du Messie, tenant des iambels ; 
panni eux on distingue Moyse et Aaron. Ce porche 
a été restauré sagement en 4843. 

Sur la pointe de ce fronton principal, autrefois se 
trouvait saint Michel, qui terrasse le démon, aujour- 
d'hui remplacé par un Ange sonnant de la tronjipette» 
faisant plus' que double emploi. 

pprtall de la Mère de Dieu* 

A d^roite de la porte centrale^ est le porche de la 
Mèi^e de Dieu. Contre le trumeau central (car le^ 
deux portails latéraux ont deux vantaux, ce qui 
n existe pas à Reims)^ est la statue de Ja nerge-mère 
les pieds sur le serpent Au-dessous de la Vierge tenait 
l*Enfant Jésus : 4<> La première Eve tirée de la côte 
d'AJdam; t* Eve donnant à Adam le fruit défendu; 
3* Eve filant, Adam bêchant la terre. A côté : 4<> Dieu 
tenant Adam par la main et Tinstruisiint ; 2* Dieu avec 
Adam et Eve -, 3<» nos premiers parents, chassés du 
Paradis. 

Sur la ligne des parois rentrantes, se groupent les 



Digitized by 



Google 



-20- 

personnàges de rAncien Testament qui ont rapport 
à Marie : ce sont, à droite : les trois statues colossales 
des Rois Mages, leurs présents à la main ; six mé- 
daillons, au dessous d'eux, reproduisent l'histoire de 
leur voyage : Hérode interroge les docteurs — qui lui 
montrent la tour de Bethléem, et Tétoile de Balaam : 
arrivée des Mages par navire. Les Mages avertis par 
l'Auge de retourner par un autre chemin. Hérode 
ordonne d'incendier le vaisseau ; ce qui a lieu : enfin 
le massacre des Innocents. A côté des trois Mages, et 
aussi sur des proportions colossales, Salomon s'entre- 
tenant avec la reine de Saba. Au premier médaillon^ 
le roi est assis sur son trône, au second il fait sa prière 
devant le temple; au-dessous de la reine, 4* festin de 
Salomon : fp le roi est assis sur son trône, 3<> il dédie 
le temple, 4* il montre le temple à la reine. 

A gauche de la statue de la Mère de Dieu et sur la 
même ligne : l'Ange de l'Annonciation : 4 «'médaillon, 
la pierre de la montagne avec Daniel ; 2* médail- 
lon. Moïse au buisson ardent. La sainte Vierge écoute 
l'Ange : i^' médaillon. Toison de Gédéon ; 2«, la Verge 
d'Aaron. La sainte Vierge de la Visitation à côté 
de sainte Elisabeth. Les médaillons au-dessous de la 
sainte Vierge et de sainte Elisabeth, offrent les dif- 
férents traits qui accompagnèrent la naissance de saint 
Jean-Baptiste ; savoir, l'Ange s'adressant à Zacharie ; 
celui-ci parlant par signes; naissance du Précurseur; 
^acharie écrivant le tiom de Jean. Puis vient la sta[ti;Q 



Digitized by 



Google 



-il- 

de la Vierge de la Présentation, suivie de celle ie 
Siméon recevant TEnfant Jésus en ses bras. Dans les 
médaillons au-dessous, ou remarque la fuite en Egypte, 
où saint Joseph avec ses provisions conduit Tàne qui 
porte l'Enfant et sa Mère ; les idoles de TEgypte renver- 
sées ; le retour à Nazareth et Jésus devant les docteurs. 
Le tympan est rempli au i^^ étage par six Prophètes 
qui annoncent les mystères qu'on vient de contem- 
pler : le reste déroule la mort de Marie assistée des 
Apôtres : les Anges la prennent dans son tombeau ; assise 
à côté de son Fils, elle est couronnée par les Anges. 

Portail de saint Fimnin, Martyr* 

On a lu, au centre, le culte de Latrie, adroite le 
culte de l'Hyperdulie, dans la Vierge seule. Il reste 
à voir le culte de Dulie dans les Saints. Pour l'église 
d'Amiens, il devait être figuré par le culte de son 
premier Apôtre et martyr, saint Firmin qui est encore 
son premier Evêque. On va le trouver, au porche 
gauche,avec les Saints que ses prédications ont donnés 
au ciel. A la place d'honneur^ sur le trumeau qui 
sépare les deux battants de la porte, apparaît saint 
Firmin. Quatre sujets sont sculptés en médaillons 
au-dessous. En haut à droite, l'Invention des reliques > 
la Translation du corps du saint martyr ; à gauche, 
l'évêque saint Salve appelé par un clerc à la dé- 
couverte des reliques ; au-dessous, le baptême de la 
fille de Faustinien. 



Digitized by 



Google 



^ur les parois latérales, se tiennent les principaux 
Saints du Diocèse ; à droite : f '^ saint Firmïn, confes* 
seiiri II* évêque d'Ànriens ; t*^ saint Domice, chanoine ; 
à» saint Èfonoré, VllI» évêque ; i» saint Salve, IV» Evê- 
que ; 5* saint Quentin, martyr ; 6» S« Gentien martyr. 
A gauche : i» saint Geoffroy, 38» évêque d'Âmièns ; 
i« un Ange ; 3<> saint Fuscien, martyr ; !<> saint Yic* 
toric, n^artyr ; 5» un Ange ; 6® sainte UlphCf Yiérgç. 
Le soubassement se divise en vingt-quatre médaillons, 
composant un zodiaque complet avec lés travaux du 
mois correspondant à chaque signe. C'est le temps qui 
mèpe à Tétemité avec le» saints* l'Âvent oonre 
Tannée ecclésiastique, le zodiaque commencera donc 
par le mois de décembre : te Capricorne, ati-dëssous, 
on tue et on salé un porc : i^ le Verseau, Janus à table 
avec ses deux faces regardant l'année ^ui finit et 
celle qiii conimencë : les Poissons en t'évrier, un 
vieillard au feu : le Bélier (mars), culture de U 
vigne : sous le Taureau en avril, chasse au faucon. 
Les Gémeaux de mai permettent un repos à l'ombre* 
Du cdté de l'éperon ', sous le sign'e de l'Ecrevisse, en 
juin on fauche les près. Avec le Lion de juillet, la 
moisson. En août, sous la Vierge, on bat la récolte. En 
septembre, isous la Balance, on fait la vendange (4] ; 



(t) il n^y a pas !^00 ans (}iie la Picardie produisait encore 
du vin. Chaque territoire a encore son canton des Vignçê, 



Digitized by 



Google 



-23- 

)e Scorpion d'octobre laisse fouler le raisin i on sème 
en novembre soiis le Sagittaire. 

Le tympan est rempli par Tlnvention des reliques de 
saint Firmin : la procession en est la suite ; quoi- 
qu'on soit en décembre, les arbres sont revêtus de 
feuilles, en souvenir du miracle, et la main de Dieu qui 
bénit accompagiié d*Anges. En tout, 39 personnages. 

Après examen fait de la graûde façade, en tournant 
vers lé sud, d*où l'œil embrasse la nef dans toute son 
étendue, on rencontre le portail de saint Christophe : 
A gauche de l'entrée, un crochet de fer scellé dans 
le nur aurait servi, dit-on, à attacher le criminel 
condamné à faire amende honorable ; ou bien^ il est 
un témoin des barricades tendues pendant la Ligue. 
Au-dessous de la galerie qui régne sur les chapelles, 
entre chacune des fenêtres, on a placé les statues 
des Saints auxquels sont dédiées ces chapeMes. Ainsi 
on voit saint Lambert, saint Christophe» aux propor- 
tions colossales, l'Annonciation, saint Nicolas (1)| 
la Transfiguration, et sainte Marguerite. 

f^ortaiï mérIdIoDal* 

Le transept méridional de la Cathédrale est terminé 
par une façade qui le dispute presque en richesse avec 



( l) Sur là chapelle de saint Nicolasi »e lit celte Inscription : 
Les bonnes gens d'entour Amiens qui vendent Wùides ont 
faicte cheste chapelle de leurs omones. On les yoU donc avec 
leurs sacs de ^uéde, encore cultivée eutour Amiens. 



Digitized by 



Google 



- 24 — 

le grand portail. Une statue de la sainte Vierge^ d'une 
élégante beauté, lui a fait donner le nom de Portail 
de la Fierge dorée ; mais le véritable nom qu'il doit 
avoir est celui de Portail de saint Honoré^ puisque 
c'est l'histoire de ce saint qu'il contient. Au-dessous 
de la statue centrale à la base du trumeau, on voit 
saint Honoré au milieu d'un cortège d'acolytes, dans 
des niches, de droite et de gauche. Sur les parois 
latérales^ à droite, un Ange avec un encensoir ; saint 
Riquier et ses deux saints compagnons ; à gauche, un 
second Ange thuriféraire ; saint Lupicin et ses deux 
compagnons. Le tympan est partagé en cinq étages ; 
le 1*' montre douze personnages, dont l'un semble 
instruire les autres. Serait-ce l'apostolat de saîut 
Honoré ? Le f étage est partagé en deux scènes ; la 
première où saint Honoré assis à l'angle gauche, tenant 
un livre, les regards tournés vers un nombreux 
cortège^ reçoit du ciel l'onction épiscopale ; la 
deuiième où saint Lupicin, en découvrant les reliques 
des saints Fuscien, Victoric et Gentien, fait entendre 
ses chants de joie à saint Honoré, qui, à l'autel, 
détourne la tête pour écouter les antiennes du saint 
prêlre, miraculeusement apportées par les airs du 
village de Sains jusqu'à Amiens. Le 3* étage représente 
saint Honoré à l'autel ; au-dessus de lui parait une 
main qui consacre la sainte hostie, ou plutôt qui 
communie le saint évoque accompagné de ses ministres. 
Un second miracle du saint qui guérit les aveugles^ 



Digitized by 



Google 



- âs - 

occupe le reste de l'étage. Le 4* est rempli par une 
procession avec les reliques dans une châsse^ au-des- 
sous de laquelle on voit trois estropiés ; suit une 
troupe de fidèles. Au sommet du tynqpan se trouve le 
cruciGs miraculeux^ qui salue le corps de saint Honoré 
au passage de la procession, cruciûx existant encore, 
dit- on, dans une chapelle de la Cathédrale, et connu 
sous le vocable de saint Sauve, k droite de la croix 
est la sainte Vierge, à gauche saint Jean, et dans 
les angles, des Ânge^ qui encensent. 

Quatre cordons partagent la voussure. Le 4*' cordon 
à droite et à gauche renferme douze Anges ; les 
uns avec des couronnes à la main> les autres avec des 
encensoirs. Sur le 2l« cordon, à gauche du visiteur : 
40 Adam bêche la terre; 2<* Noé construit Tarche; 
3* Melchisédech offre le sacrifice; i* Abraham va 
immoler sou fîls ; 5<> Isaac bénissant Jacob ; 6^ Jacob 
qui, les bras croisés, bénit Ephraïm et Manassés ; 
7* Job, vu assis sur la même ligne que Jacob, mais de 
l'autre côté de l'ogive ; 8» Moyse, avec les tables de 
la loi, montre le serpent d*airain ; 9<* Aaron en habits 
sacerdotaux, la verge à la main; 40^ David sacré 
par Samuel; 41« jugement de Salomon; 4 2« Judith 
tenant la tête d'Holopherne ; 4 3« Judas Machabée ; 
4 i^ saint Jean-Baptiste, avec un agneau sur un écu. 
Le 3* cordon nous offre la suite des Prophètes au 
nombre de seize. Le Nouveau Testament est reproduit ' 
sur le dernier cordon, par l'Eglise ; au sommet, les 

2 



Digitized by 



Google 



Apôtres, les Evangélistes et quelques saintes Femmes» 
aussi au nombre de seize. 

Au-dessus règne une plinthe, sur laquelle se Ht 
l'inscription donnée, page 3 ; vient ensuite une 
deuxième galerie au-dessus de laquelle est placée 
une rose centrale, dont la bordure porte dix-sept 
personnages, montant et descendant, formant la Roue, 
image de la vie humaine et de la Providence. Les 
meneaux de la rose accusent le XV» siècle. Le pignon 
qui offre des niches vides pour la plupart, est accom- 
pagné de deux campanilles pyramidales à crochets. 

Tout le pourtour de Tédifice est environné d*arcs- 
boutants à jour destinés à soutenir les voûtes , ceux 
qui ceignent la nef sont d'un style sévère eu com- 
paraison de l'ornementation formée de meneaux qui 
simulent des fenêtres, accompagnant ceux qui en- 
tourent le chœur. Du haut des deux galeries en pierre, 
qui permettent de circuler autour du monument, on 
croit se trouver dans une forêt de clochetons, s'élan- 
çant ornés et garnis de toutes sortes de feuillages de 
pierre. 

Portail septentrional* 

La façade septentrionale, du côté de l'évêché, n'offre 
pas la même richesse que les autres. Les contreforts 
sont généralement lisses et dépourvus de statues. 
Pourtant il y reste encore un saint Honoré, probable* 



Digitized by 



Google 



— 27 - 

ment rapporté du portail méridional, où il fut remplacé 
par la Vierge dorée. A sa base» on distingue à peine 
l'Annonciation, la Visitation et la Naissance de Notre 
Seigneur. 

En revenant de ce portail vers la tour, on voit 
portées sur des socles, les statues des vocables anciens 
des chapelles : sainte Brigitte, saint Crépin, saint 
Honoré, saint Louis, saint Jean Tévangiliste, et 
saint Jean-Baptiste. Au-dessus des Saints dominent les 
images des fondateurs (1 ) ou bienfaiteurs des chapelles. 
On distingue le cardinal de la Grange, et le roi 
Charles V, avec leurs armes. 

Flèche. 

Le clocher qui s'élève au centre de la croisée est un 
charmant ouvrage en charpente, recouvert de plomb 
dans toutes ses parties. Commencé en 4 529, il fut achevé 
le tft mai 4533, sur les plans d'un charpentier de 
Cottenchy, appelé Louis Cordon. Quatre poutres 
posées sur les piliers de la croisée supportent seules 



(1) On était fondateur d'une cbapellc en laissant des rentes 
qui servaient à Tentrelien de la chapelle, et pour les personnes 
chargées de remplir certaines fonctions dans ces chapelles, à 
litre de bénéfice simple. 



Digitized by 



Google 



-?8- 
çette immense forêt; ses six mille pièces de bois 
sont si bien assemblées et fixées à fleur sans chevilles 
dans les mortaises, qu'elle fait le désespoir des archi- 
tectes et l'admiration des coinnaisseurs. 11 a 65 m. 36 c. 
de hauteur et 23 m. 39 c. de circonférence à sa base, 
et au premier étage, à la base du faite du toit» 
7 m. 80 c. ; il était dans ^origine entièrement doré. 
Deux étages partant du sommet du comble restent 
entièrement dégagés ; on vient d'en enlever les cloches 
pouir les placer dans le Clocher sourd (au sud). 
Autour s'élèvent sur des pinaclea isolés huit statues 
d'aDges, ayant près de trois mètres de haut, tenant 
entre les mains les instruments de la Passion. De là 
s'élance avec la base, dans une couronne, la flèche 
proprement dite, chargée d'orpements qui s'éche- 
lonnent jusqu'à la boule fondue sur place par Blasset 
lui-même ; elle a deux mètres de large. Enfin s'élève 
la croix qui semble étayée sur un bouquet de lys. 
Cette croix, vue d'en bas, paraît être une colonne 
énorme de fer ; ce n'esta en réalité, qu'un faisceau 
de petites baguettes artistement et délicatement assem- 
blées de 9 m. 45 c. de hauteur; Du pavé de la 
Cathédrale jusqu'au coq qui surmonte la flèche, la 
hauteur est de 409 m. 95 c. Elle fut diminuée 
de % m. 70 c. en 4628. Du faite, elle mesure 
44 m. 50 c. 

La charpente, soutien de la couverture, en bois de 
chêne, mérite de fixer l'attention pour sa légèreté, Sur 



Digitized by 



Google 



-29- 

la crête, une dentelle en plomb composée de larges 
trèfles qu'on prit en 4830 pour des lys et qu'on a 
mutilée. 93 avait regardé moins haut : il s'était 
contenté de faire raboter les fleurs de lys aux stalles. 

INTÉRIEUR. 

Le jet hardi des voûtes maîtresses, Félégante 
légèreté des piliers qui s'élèvent audacieusement 
jusqu'aux voûtes, l'unilé de style et d'élégance^ la 
variété des aspects, la perfection dans l'ensemble et 
dans les détails, l'immensité du vaisseau, remplissent 
l'àme d'admiration quand on entre dans cette magni- 
fique basilique. Un mot souvent répété, qu'il faut, 
pour avoir une Cathédrale parfaite, le portail de 
Reims, la nef d'Amiens, le chœur de Beauvais et le 
clocher de Chartres, s'oublie devant ce chef-d'œuvre 
qui permet à la ville d'Amiens de ne rien envier à 
d'autres chefs-d'œuvre. C'est l'expression lapidaire de 
la prière qui monte et s'élance vers le ciel. 

Le plan de cette reine des Cathédrales est une croix 
latine d'une longueur, dans œuvre, de \ 34 m. 80 c. 
La croisée ou transept mesure, toujours intérieure- 
ment^ 59 m. de long sur 14 de large. 44 colonnes 
isolées d'un mètre 36 c, rondes, cantonnées de 
4 colonnettes, se perdent dans les voûtes, ou bien 
supportent les arcades. Ces voûtes dans la nef sont 

2* 



Digitized by 



Google 



-80- 




jetées à it m. 95 c. de hauteur, et se formeDt d'arcs 
doubleaux^ de cordons croisés diagonalement et d'une 
simplicité hardie. Les arcades, dont l'ouverture est de 
3 m. 8 c. en largeur et de 20 en hauteur, sont 



Digitized by 



Google 



-31 - 

surmontées, dans tout le pourtour intérieur de Tédifice 
d'une galerie-tribune (triforîum) prise dans Tépaisseur 
des murs et soutenues par de sveltes colonnes, 
surmontées de trèfles évidés et de quatre feuilles. 
Dans le chœur, le friforium ne semble faire qu*un 
avec les grandes fenêtres : il est entièrement à claire- 
voie, tandis que dans la nef qui est plus ancienne, la 
pierre murale en forme le fond. Au-dessus régnent les 
fenêtres hautes de 12 mètres, partagées le plus souvent 
en deux ogives, au-dessus desquels se place une 
rosace à six feuilles, encadrée dans un cercle ; on ne 
compte pas moins, dans Tensemble de notre BaMlique, 
que 800 mètres de vides. 

Le .nu des murailles a disparu tout-à-fait. 11 ne 
reste guère, en fait de maçonnerie, que les membrures 
de la croisée ogive, des retombées et des contreforts. 
Tout le reste est en fenêtres : ce n'est plus qu'un 
immense globe de verre. 

Roses. 

A chacun des pignons qui forment les façades, on 
admire trois grandes rosaces de 33 mètres environ de 
circonférence. Celle du grand portail est du style 
flamboyant du XV* siècle (1). Au transept sud on a les 



(t) On a souvent demandé pour quel motif avait été supprimé 
DU cadraa dont les heures ealouraieot le cercle immense de 



Digitized by 



Google 



— 32 — 

formes contournées du XI V« siècle. Celle du nord 
évidemment la plus ancienne^ a pour centre liné 
étoile, sur laquelle se réunissent une profusion infinie 
de meneaux, surmontés de trèfles et de quatre feuilles. 
Elles sont renyplies de vitraux de couleur du plus 
brillant effet. La galerie inférieure est aussi ajourée et 
ornée de verrières avec personnages. 

Orgues* 

Le jeu d*orgues suspendu au haut de la principale 
porte, date du XV» siècle. 11 fut commencé en 1 422, 
avec les dons d'Alphonse le Mire, valet de chambre du 
roi Charles YI, receveur des aides à Amiens, et 
Massine de Henau, son épouse, inhumés au-dessous 
dans Téglise. £n même temps, Philippe*le-Bon, duc 



cette baie ? Eq prétendant tout ramener au style primitif, on 
viendra à bout d'effacer l'iiistorique de notre Gatbédrale. Il 
faudra alors abattre les s'.ailes, les bas-reliefs, la gloire, les 
monuments funèbres, la chaire, les grilles, brûler les chaises ; 
ensuite démolir les chapelles latérales de la nef : il faudrait 
encore abattre la flèche. Ce vandalisme est rêvé par les radicaux 
eu arcliitecture. On veut arracher de l'histoire les pages où elle 
constate que, à toutes les époques, le clergé, les fidèles de la 
ville et du diocèse, les rois et les reipes de France tenaient à 
honneur d'orner la plus beUe maison d« Dieu dàU9 ce royaume. 



Digitized by 



Google 



— 33 - 
de Bourgogne, heureux de povoir aidier les bons 
chanoines à parfçiire un orgue de //™. y\ (2500) 
tuyaux quHls avoient encommencés à faire en 
ladijte église^ il leur accordait la somme de 20 fr. 
Ces orgues étaient mises en état Tan 4429. La partie 
supérieure de la boiserie remonte à la 6n du règne de 
Henri II. Les gros tuyaux ont 8 mètres \t centimètres 
de haut et 48 centimètres de diamètre ; ils furent 
restaurés, en \ 834 , par M. John Abbey, de Paris. 

Tombes djes évoques Evrard 'et 
GeoflTroy II* 

Entre les colonnes de la 3* travée de la nef, on a 
rapporté, sans motifs sérieux, en 4867, les tombes en 
bronze de» éyèques fondateurs de la Cathédrale, qui 
se trouvaient primitivement sur leur corps, au mil4jeu 
de la nef, vers le bas, et qui avaient été placées, en 
4762^ suf chacun des côtés de la porte centrale (1). 



(1) Uoe plaque de marbre placée sur les restes dTvrard en 
1762, donne la preuve de celle première profanation. On y lit : 

Hic jacet nunquam periturœ memoriœ DD. Evrardus^ 
Epitc. Atnbian. qui fundamenta kujus hatilicœ locavit anno 
1220. Monumenlum eyus œneum prope valvas a parte dextra, 
tro>nslQftum est çmno (762. H&^uieçcat in pace. Àmet^, 



Digitized by 



Google 



-34- 

La tombe d*Evrard de Fouilloy (f \îîî) coulée 
en bronze en plein-relief, était supportée, dès le 
principe^ par des monstres engagés dans une maçon- 
nerie remplissant le dessous du monument^ pour 
indiquer que cet évêque avait posé les fondements de 
la Cathédrale. Un architecte malheureusement inspiré 
a osé arracher la maçonnerie, pour qu'on ne vit plus 
la main du prélat fondateur, à la base de TédiGce. 

On lit, sur la bordure, l'inscription suivante en 
beaux caractères du XIII* siècle. 

Qui populum pavity qui fundameta locavit 
Huius structurej cuius fuit urhs data cure 
Hic redolens nardus, famâ requiescit Ewardus, 
Vir piu^^ ahflictis, vidvis, tulela, relictis 
CiMtos, qv^s poterat recreabat munere. vbis, 
Mitib agnu^ erat^ tumtdis leo, lima svpbis. 

Geoffroy d*Eu (f 4237) est représenté comme i^on 
prédécesseur en habits épiscopaux, mais le dessous du 
bronze supporté par des chimères est évidé, ce prélat 



Un peu au-dessous de la pierre de révoque Evrard, on ren- 
coQlre celle de Geoffroy, avec celle inscriplioa : 

Hic jacet pice admodum recordationis DD. Godefridus 
d'Eu, Episc, Amb. qui hanc basilicam ad culmen usque 
perduxit. Obiit an 1237. Hujus laonumentum conspice prope 
valvas à parte sinistra. Translatum anno 1762. Requiescat 
in jpace. Amen. 



Digitized by 



Google 



- 33 - 

&yaut élevé Tédifice jusqu'aux voûtes. Voici la légende 
gravée sur la bordure : 

Ecce prémuni humile Gaufridi membra cubile^ 
Seu minm aut simile nobis parât omnibics ille ; 
Quem laurus gemina decoraverat, in medicind 
Lege qu dioina^ deciterunt cornua bina ; 
Clare vir AugensiSj quo sedes Àmbianensis 
Crevit in immensis; in cœlis attctus. Amen, sit. 

Tout est à étudier dans ces deux monuments ; tout 
y est d'un baut intérêt, quant au dessin, à la sculpture, 
à Tagencement des ornements et des draperies. 

Verrières* 

Chacune des fenêtres était autrefois garnie de vitraux 
coloriés^ fruit de la libéralité des personnages les plus 
distingués du royaume et de la province. Les chapelles 
qui rayonnent autour du chœur en conservent encore 
un bon nombre du Xli1« siècle, d'une grande richesse 
de couleurs. Elles représentent les histoires de TAncien 
et du Nouveau Testament, la vie des saints auxquels 
sont dédiées les chapelles dont elles remplissent les 
baies. La grande fenêtre centrale du rond point du 
chœur donnée, en 4269, par Bernard d'Abbeville, 
50* évéque d'Amiens, porte cette inscription : 



Digitized by 



Google 



-36- 

Saint Louis et Blanche de Castille, sa mère, ont 
leurs armes sur plusieurs •verrières, ainsi que les 
maisons de Coucy et de Boves. Chaque canton du 
diocèse avait aussi fourni les siennes. 

Le procès-verbal de TAssemblée Capitulaire du 
7 août 4675, apprend que les vitraux de la Cathédrale 
souffrirent beaucoup de l'explosion du moulin à 
poudre situé au pont des Célestinâ, appartenant au 
Chapitre qui le louait. 200 maisons avaient été ren- 
versées dans la ville. 

Chaire* 

La chaire de 9 mètres de haut, adossée contre 
Tavant dernier pilier de la nef, est supportée par trois 
statues en relief trois quarts : la Foi, TEspérance et la 
Charité. C'est l'œuvre d'un sculpteur habile d'Amiens, 
nommé Dupuis. Un Auge à la pose grave et majes- 
tueuse^ est placé au-dessus; il lient à la main un 
livre ouvert où sont écrits ces mots : Hoc fac et vives. 
a Faites ceci et vous vivrez. » Elle coûta 36,000 livres à 
M. de la Motte, évêque d'Amiens, qui, dit-on, trouvant 
ce prix exorbitant, conseilla plaisamment à l'artiste de 
prendre l'inscription pour devise. 

Vis-à-vis, on voit la copie exécutée par MM. Duthoit 
frères, d'Amiens, du beau Christ de Girardon qu'on 
admire dans la magnifique église de Saint-Riquier 
(Somme). 



Digitized by 



Google 



- 37 - 

Presque au pied de la chaire, on pouvait lire, avant 
l'établissement du pavé blanc moderne^ Tépitaphe 
d'un savant amiénois, Fr. Masclef, prêtre, chanoine 
d'Amiens, (f 4728) auteur d'une Grammaire hé- 
braïque fort estimée. 

Bas côtés de la IVel*. 

Les bas côtés ouverts dans sept arcades de la nef 
centrale ont 49 m. 68 c. de hauteur et 8 m. 78 c. de 
largeur. Il s'y trouve quelques monuments funèbres 
et onze chapelles qg'il faut examiner successivement. 

Constatons avant tout que les chapelles latérales de 
la nef n'entraient pas dans le plan primitif de V œuvre. 
Toutes ont été ajoutées au XIV« siècle. Nous en avons 
pour preuve matérielle les lignes du profil, encore 
yisibles, des contreforts sur lesquels a été posée la 
maçonnerie. 

Contre le premier pilier du bas côté droitj se trouve 
le mausolée en pierre élevé à la mémoire de Pierre 
Bury, chanoine d'Amiens, et l'un des meilleurs poètes 
de son temps (1 504); il futexécuté au commencement du 
XVI* siècle : son style indique qu'il est antérieur à la 
Renaissance. 

Au pilier suivant, est le mausolée d'Antoine Niquet 
et de Pierre Guy, son neveu, morts en 1652 et 1694, 



Digitized by 



Google 



— 38 — 
CHAPELLES. 

Bas côté droit* 

La 1'» chapelle est déliée à saint Christophe^ dont 
la statue en pierre et de grandeur naturelle, placée 
au-dessus de Tautel, n'est pas sans mérite. Dupuis, 
artiste d'Amiens, sortit de la routine eu représentant 
FEnfant Jésus assis sur l'épaule du Saint et non à 
califourchon (4). 

La 2« chapelle dite ùeV^nnonciation,(ondée en 4 456, 
par Jean de Mailly,'(2) d'abord chanoine d'Amiens, 
puis évêque de Noyon,est décorée d'un superbe rétable 
en marbre, de diverses couleurs ; il représente la 
Vierge au moment où l'Ange lui annonce qu'elle sera 
la mère du Sauveur. Antoine Pièce, maître de la 
confrérie de Notre-Bame-du-Puy, le fit faire, en 4 655, 
par Nicolas Blasset (3), célèbre sculpteur d'Amiens. 
On lit au bas cette devise de sa ballade : 

Pièce sans prix, Vierge et Mère sans (dc/ie. ' 

(1) Oa croyait ne devoir éprouver aucun accident le jour où 
Von avait vu la ligure de ce Saint. On disait : 

Christophoi'um videas, postea tutus eat. 

(2) On était fondateur d'une chapelle en laissant des rentes 
qui servaient à Tentrelien de la chapelle, et pour les persounes 
chargées de remplir certaines fonctions dans ces chapelles, à 
titre de bénéfice simple. 

(3) Blasset, sculpteur de premier ordre, en bon Amiénois 
qu'il est, attendait encore sa place dans les Biographies uni- 
verselles, quand M. A. Dubois a publié, en 1862, lŒuvre de 
Blasset ou plutôt Blassel, 



Digitized by 



Google 



- 39 - 

La (^ chapelle, sous le vocable de VJssompUcn, 
posséder une belle statue en marbre blanc , due à 
Bla^Mt, olferte à l'église d'Amiens, par Micbel Martin, 
]9Mtre< de la confrérie du Puy, en 1678. On toU 
égfiemfinif au bas de cette statue^ la devise de sa 
ballade : 

Michel Martin a compagne Marie. 

La 4« chapelle, sous l'invocation de éaird Etienne, 
a ponv tableau d'autel une peinlure dans le genre de 
Vouet ; Marie y est soutenue par deux Anges au 
moment où son Fils la reçoit dans les cieux. Sur le 
pavé, on voit la pierre sépulcrale de l'évêque Feydeau 
de Brou, mort en 4706, à peine âgé de 53 ans. Le 
corps de ce prélat^ inhumé d'abord dans le sanctuaire, 
fut- transféré ici. 

La cinguiènie chapelle, dédiée à sainte Marguerite, 
fondée en 4368, parle chanoine Robert de Besua, qui 
y repose^ est revêtue entièrement de marbre. 

Ba» côté cpauehe. 

La 4'« chapelle, 8ou& l'inTocation du Sauveur du 
monde, fut construite par les soins du eacdinal de 
Lagruge en 437l>. La voûte seule est reman|uafale. -^ 
G^est une œuvre de Ptearre Largent^ maçon do Moti»- 
Dame à cette époque ; la chapelle qui suit est escore 
de son travail. 



Digitized by 



Google 



~ 40 - 

La 2« chapelle, due aux libéralités du même prélat, 
esl dédiée à saint Jean-Baptiste : elle renferme une 
vierge eu marbre blanc. C'est encore un présent fait à 
la Cathédrale, en 4632, par Jean Quignon, maître du 
Puy. Sa devise, gravée au bas du socle de cette belle 
statue qu'on attribue à Blasset, est celle-ci ; 

Dessus V Enfer agréable victoire. 

Dans la 3« chapelle, dite de saint Sauve, jadis de 
saint Michel, on remarque un crucifix en bois, de 
style bizantin, couvert d'une longue tunique dorée et 
dont la tête ornée d'un diadème est d'une saisissante 
expression. Il est l'objet d'une grande vénération. 

La k^ chapelle dédiée à saint Honoré, patron des 
boulangers, fut fondée eu 4 324, par le doyen du Cha- 
pitre Guillaume de Planca, Elle n'a de remarquable 
que la statue du saint, par Vimeux, d'Amiens. 

La 5^ chapelle, sous le vocable de Notre-Dame-dé- 
la-Paix était autrefois dédiée à saint Louis, roi de 
France : elle possède aussi une élégante statue de la 
YiergCf recouverte d'une tunique magnifiquement dra- 
pée. Exécutée en marbre blanc, par Blasset et donnée, 
en 4634, par Antoine Mouret^ maître de la confrérie 
du Puy, elle fut originairement placée dahs la nef. 
Sur lés deux côtés de l'autel sont les médaillons de 
saint François-Xavier et ^é saint Louis, roi de 
France. 

Contre lé pilier, est le mausolée, en marbre et d'une 



Digitized by 



Google 



— 41 — 

exécution fort soignée^ de Jean de Sacby et de Marie 
Revelois, son épouse» représentés tous les deux à 
genoux devant la Vierge. Jean de Sacby, , premier 
échevin d'Amiens, ToiTrit au lieu d'un tableau qu'il 
devait à Téglise, en qualité de maître de la confrérie 
de Notre-Dame-du-Puy, en 4643. ' 

Dans la 6« et dernière cbapelle, on voit la statue de 
saint Firmin, patron du diocèse d'Amiens. Cette 
statue, drapée à l'antique, est de Vimeux. Au-dessus 
des deux portes latérales, sont deux médaillons repré- 
sentant sainte Claire, tenant un ciboire, et sainte 
Agnès y un lys. C'était anciennement, dans celte cba- 
pelle, qu'on distribuait des couronnes de fleurs aux 
jeunes gens désignés pour porter la cbàsse du Saint 
aux processions de l'Ascension et de la Fête- 
Dieu. 

Dans cbacune d'elles on a placé, en \ 84^, l'un des 1 4 
tableaux du Chemin de la croix. Quelques-uns sont 
des copies des maîtres de la peinture. Nous signalerons 
la 4'« station, d'après Le Poussin ; la 4% d'après 
. Lebrun; la 6« et la i3«, d'après Lesueur ; la 9% d'après 
une copie de Hapbaël^ par Jules Romain ; la 42% 
d'après Van-Dick, et la 44% d'après Le Titien. 

Xraneepte. 

Cette partie contient deux chapelles remarquables, 
quelques monuments et des détails curieux. 



Digitized by 



Google 



— 42 - 

A droite, sur le pavé, au pied du dernier pilier de 
la nef, on aperçoit à peine la pierre qui couvre Ja 
sépulture d^Hernand Teillo, cet habile colonel espa- 
gnol, qui surprit Amiens, en 4597, et qui fut tué à la 
(in du siège. 




Contre le mur de séparation de la chapelle de sainte 
Marguerite, est une suite de groupes en pierre, repré- 
sentant plusieurs traits de la vie de saint Jacçues-le" 
Majeur, puisés dans la Légende dorée de Jacques 
de Voragine (4). Quatre compartiments renferment 
toute la suite des faits qui ont rapport à la 



(1) Legenda Sanctorum. Cap. XCIII. De S. Jaeobo Apos- 
loU) majorii ^94. Basilee, 1496. 



Digitized by 



Google 



— 43 — 

conversion d*Hermogène et de Philétus. Hermo« 
gène était un magicien de la secte des pharisiens 
et Philétus était un de ses disciples. Deux sujets 
sont reproduits sous chaque arcade. Dans la première, 
saint Jacques prêche en présence des Juifs, et Her- 
mogène envoie son disciple Philétus pour convaincre 
le saint Apôtre de la fausseté de sa doctrine. Sous la 
seconde, saint Jacques envoie son manteau à Philétus 
que son maître a lié par des sortilèges, pour s*ètre . 
laissé convaincre par l'Apôtre. Aussitôt que Philétus a 
touché le manteau, il est délivré du démon. Dans la 
troisième arcade^ les démons enchaînés par Tordre du 
Seigneur, viennent pour se plaindre à saint Jacques 
qu'Hermogène leur avait ordonné de prendre. La 
quatrième arcade montre Hermogène délivré lui-même 
par TApôtre qui lui donne son bâton, après Tavoir 
converti. Les légendes écrites au-dessous de chaque 
compartiment ont trop de lacunes pour qu'on puisse 
les déchiffrer. Sous le 3« se lirait : 

Saint Jacques pour le délivret' son manteau veult lui 
envoyer 

Dont vint trouver saint Jacques pour le m... cher. 

Plus loin : 

Lors Phonosté ( ?) ordonna dya lies pour p rendre Philétus 
Ausquéls saint Jacques commanda de prendre Her- 
mogène sans plus 
Qui craindoit lesdyables.. plus... 



Digitized by 



Google 



— 44 — 

Ces bas-reliefs dûs au chanoine Guiii. Aux Gons- 
taux, prêtre^ maitre-ès artâ, bachelier en théologie, 
magniûque bienfaiteur de la Cathédrale, (Nécrologe.} 
mort le SI septembre \o\\, ont subi d'assez graves 
mutilations. S'il faut en croire une tradition, on aurait 
proposé aux meuniers de prendre pour patron celui 
des saints sur lequel une colombe lâchée dans la 
Cathédrale irait se poser. La malavisée volatile aurait 
choisi le diable, indè irœ. Nous donnons ce récit pour 
le peu que cela vaut. 

Plus bas, sont des bas-reliefs en marbre blanc, 
offrant la suite de la vie de la sainte Vierge. Dessous, 
sont gravés, en lettres d'or, sur des tables de marbre 
noir, restaurées par les soins de M. Ledieu, d'Amiens, 
les noms et les devises des maîtres de la confrérie de 
Notre-Dame-du-Puy. 

Chapelle de IVotre-Dame-du-Puy* 

Appuyée contre le pilier i^olé sur les degrés qui 
mènent au Chœur , cette chapelle fondée sous 
le nom du Roxige pilier, en 4376, par Firmin 
de Cocquerelle, chanoine d'Amiens, ensuite évê- 
que de Noyon, doit son nom actuel à une con- 
frérie littéraire, artistique et pieuse, établie à Amiens, 
au moins dès l'année 4 389. Elle y faisait des offices en 
1500, Ses colonnes en marbre noir, avec chapiteaux 



Digitized by 



Google 



-^ 48 — 

dorés, sa balustrade composée de pilastres en cuivre 
et ses autres décorations, rappellent le style du temps 
de Louis XllI. Ces décorations sont dues, en partie, 
au sculpteur Blasset. Le tableau d'autel représentant 
V Assomption de la sainte Fierge^ fut donné par 
Antoine Pingre, maitre du Puy ; il a été exécuté en 
1628 paf Franken, de Técole flamande. Trois statues 
attirent les regards : Judith tenant la tête à'Holo- 
pheme, David pinçant de la harpe, et la Vierge tirant 
un enfant d'un puits, armes parlantes de la confrérie. 
OriffO Confraternitatis Putei. 

Chapelle de Saint Sébastien* 

Cette chapelle, dite autrefois du Fert pilier ^ fondée 
en 4339^ par Tévêque Jean de Cherchemont^ était celle 
où Ton acquittait le vœu fait par la ville, à l'occasion 
de la peste de 4462 : elle fait pendapt à celle de 
Notre-Dame-duPuy et a pour tableau d'autel le Chriift 
en Croix, qui passe pour avoir été peint, en 4638, 
par le protecteur et le maître du Poussin Quentin 
Warin, d'Amiens : il fut offert par Jean Hémartet 
François Mouret, tous deux maîtres de la confrérie du 
Puy, en 4634 et 4635. On y. remarque la statue de 
saint Louis, exécutée en 4832, par MM. Dutboit, 
sculpteurs d'Amiens, celle de saint Bock, et celle de 
saint Sébastien percé de flèches. Au bas de cette der- 
nière, on lit cette inscription : Triplicem medicum 

3* 



Digitized by 



Google 



^46- 

dat GalliapestL 'ï La France a trois médecins «Hrtre 
la peste, it saint SSastien, saint Roch et mitU Lmsù. 
Cette chapelle a été restaurée en 4833^ époqu« de la 
première invasion du choléra à Amiens. 

A quelques pas en arrière, sur une face du damier 
pilier de la nef, est le tombeau û\i cardinal Hémard, 
surnommé le bon Pasteur, mort au Mans, le ^3 août 
4540 et rapporté ici. C'est un des plus beauiL mauso- 
lées de répoque de la Renaissance que renferme la 
Cathédrale. Le prélat est représenté, dans le haut, à 
genoux devant le chef de saint lean-^Baptiste, son 
patron. On remarquera les trois vertus théologales, 
les quatre vertus cardinales, rornementationcomposée 
d'arabesques et Tiuscription. 

Du même côté, au dernier pilier, est un ex-^soio^ en 
pierre, offert par Claude Pierre, chanoine régulier de 
Saint-Âcbeul, étant maître de la confrérie du Puy, 
en Tannée 4650. 

Contre le mur latéral de ce bas côté existent plu- 
sieurs groupes disposés dans le même sens que ceux 
dont se compose Thistoire de saint Jacques. Us repré- 
sentent les di'fférentes parties du Tempie de Jérusa- 
lem: \^V34trium» On apporte des oflraiiides au l^rètre 
qui immole une victime ; 2* le Tabernaculum; 
Jésus^rist chasse les marchands du Temple ; ^ le 
Sanûta, le grand-prêtre offrant Feneens ; sur le' de- 
vant, la table avec ies pains de proposition ; 4» le 
Sanùtà Sanctorum r le grand^piTètre devant J'afcbe. 



Digitized by 



Google 



— 47 — . 

Le couronnement orné de pyramides et d*entre-lacs 
découpés à jours est du plus bel effet ; ils ont été 
exécutés en 4523, aux frais de Jhan Wuist, chanoine 
d'Amiens. 

Le donateur de cette œuvre est connu par l'ins- 
cription suivante : nous la donnons avant que le temps 
ne Tait entièrement effacée. 

Cby gist vénérable et discrète personne mons. 

maistre Jban Wuist pbtre chanoe de céans 

chantre et cbanoe de leglise Nostredame de Casse! 

lequel Tist faire cette représentation et 

trépassa le 3« iour de novembre 

Fan mil cinq cent vintg deux. Priez Dieu 

pour luy et dites Pater 

" nr. — Ave ma. Amen. 

Au-dessous, le chapitre d'Amiens, par une délibé- 
ration du 15 mai 1869, fît apposer une pierre rap- 
pelant le souvenir d'un de ses bienfaiteurs, M« Fertel^ 
curé de la Cathédrale en 1 802, doyen du chapitre et 
vicaire-général, mort en 1813. 

Au pied du pilier, en face de ce monument, on lit 
l'épitaphe de Gresset, chantre de rer-Fert, dont les 
restes ont été rapportés du cimetière de Saint-Denys, 
en 1811. Contre ce même pilier, M. Ledieu, d'Amiens, 
fit placer une inscription pour honorer la mémoire du 
poète amiénois. 

Du même côté est la cuve baptismale de l'ancienne 



Digitized by 



Google 



— 48 — 

Cathédrale. Cinq pilastres, décorés d'un ornement en 
mosaïque, supportent cette cuve, dont la longueur est 
de 2 mètres 44 centimètres et la hauteur de 43 cen- 
timètres. Aux angles^ on voit quatre prophètes à 
mi-corps ; Joël et Zacharie, sont les seuls dont on lise 
encore les noms. C'est assurément un des morceaux 
les plus curieux et le plus ancien de Tédifice. 

La verrière en face contient l'histoire de la sainte 
Vierge, et celle des saints Edmond et Edouard, rois 
d'Angleterre. On voit dans la rosace les armes de 
gueules à la bande d^oVj, de la maison de Boves, et 
celles des Coucy qui portaient de vair et de gueules 
de six puces, 

A gauche de la porte de la croisée on lit Tépitaphe 
de M, de Demandotœ^ évêque d'Amiens ; elle est 
surmontée d'une urne en marbre noir^ renfermant le 
cœur de ce prélat mort en 48n. 

Au-dessus de la grande porte, on a rapporté en 
4830, le crucifix, les statues de la sainte Vierge et de 
saint Jean, élevés au cimetière (aujourd'hui place) 
Saint-Denis, à la suite de la mission de 4825. 

A droite, est le mausolée, d'un assez bel aspect, de 
Pierre^Sabatier (1733), aussi évêque d'Amiens. Il 
forme une pyramide au milieu de laquelle ce prélat 
parait à demi couché. Au sommet, un ange, environné 
de nuages, embouche la trompette. 

Plus bas, sous une arcature, auprès de la porte du 
transept, est placé un mausolée attribué à tort à Jean 



Digitized by 



Google 



— 49 - 

de Gambrin (U95), chanoine et doyen, représenté 
debout (1). 

Les fenêtres du transept datent des premières années 
de la construction : à ce point de vue, elles doivent 
être étudiées. 

Une portion considérable du chef de saint Jean" 
Baptiste se garde dans la chapelle dédiée au saint 
Précurseur placée en face des fonds, et s'ouvrant sur 
le transept {%), Elle fut fondée à la suite d'un vœu, 
fait par le corps de -ville d*Amiens, le clergé et les 
fidèles, en 1 668, pour la cessation d'une maladie pes- 
tilentielle qui causa d'affreux ravages dans cette cité. 
La décoration en est riche. On estime le grand bas- 
relief en bois servant de tableau d'autel : il fut sculpté 
en 1780, par Carpeutier,néà Hangest-sur-Somme. Les 
statues de saint Firmin et de saint François de Sales 



(1) Le Ms. 517 de la bibliothèque d'Amiens décrit ainsi le 
monumel^l élevé à J. de Cambrin dans le cimetière situé alors 
autom* du cbevet de la Calbédrale :,« Entre deux piliers der- 
rière la paroisse est une résurrection en sculpture de pierre et 
ledit Gambrm accomi)agné de saint Jean TEvangéliste, ses père 
et mère de Tautre costé avec saint Jean-Baptiste. » On ne sau- 
rait donc reconnaître ici ce personnage. 

(2) Le chef de saint Jeau fut conservé, jusqu'en 1759, dans 
une cbapelle dédiée à saint Laurent, aujourd'hui disparue et 
qui se trouvait au-dessus de la porte donnant sur le cloître de 
l'horloge. 



Digitized by 



Google 



~ 50 - 

sont de Poultier, sculpteur d*Abbevilie. L'autel est en 
beau marbre incrusté. 

La relique précieuse de saint Jean se compose de la 
face du saint Précurseur depuis la mâchoire inférieure 
jusqu'au sommet du front. Elle ÎUt apportée, en 4 206, 
à Amiens, par un prêtre picard^ Wallon de Sàrton^cha- 
noinedePicquigny. Cet ecclésiastique, qui avait suivi 
les croisés, la trouva dans les ruines d'un vieux palais, 
à Constanlinople, le 42 avril 1204. Préservée des ra- 
vages de la Révolution par le maire Lécouvé, qui la 
sauva au péril de ses jours, elle attire à Amiens, lejour 
de la fête du Saint et dans son octave, un nombreux 
concours de pèlerins. La ville faisait présent aux rois, 
princes et princesses qui la visitaient de médailles sur 
lesquelles était représentée la tête du saint Précurseur. 
Du Gange a fait une savante dissertation pour démontrer 
l'authenticité du chef de saint Jean-Baptiste à Amiens. 

L'ancien reliquaire, passé au creuset en 1793, vient 
d'être remplacé (1876) par un autre en vermeil qui 
reproduit fidèlement le plat d'or du xv« siècle. Ou le 
doit à la générosité du clergé et des fidèles. Le couvert 
en cristal a été conservé comme un objet de la plus 
haute valeur : c'est M. Poussieigue-Rusand, qui a exé- 
cuté cette œuvre d'art. 

On voit dans cette chapelle le tombeau érigé à la 
mémoire de François Faure, 77« évèque d'Amiens, 
aumônier d'Anne d'Autriche, et réputé l'un des plus 
habiles prédicateurs de son temps. (1687). 



Digitized by 



Google 



m 



de» côt^s du ChciBur* 

Onze chapelles et divers monuments du plus grand 
intérêt entourent le chœur. Leur architecture a la plus 
grande ressemblance avec celle de la Sainte-Cbapelle 
de Paris. Ce sont les mêmes proGls, les mêmes 
meneaux des fenêtres, le même système de construc- 
tion (Violet-le-Duc). A l'exception de celle qu'on 
appelait autrefois la Petite Paroisse dédiée à la sainte 
Vierge, elles sont toutes à cinq pans, éclairée par trois 
fenêtres géminées de 4 4 m. de hauteur^ garnies 
pour la plupart de riches verrières antiques, repro- 
duisant les principaux traits de la vie des saints 
auxquels elies sont dédiées. 

La première chapelle du côté droite, dédiée à sai?it 
Pierre et saint Paul, était autrefois appelée de 
VAur&re, Elle fut fondée, 4233, des libéralités de Jean 
d'Abbeville, doyen du chapitre d'Amiens, qui devint 
Archevêque de Besançon et cardinal [\\. L'autel est 
décoré d'un grand tableau représentant V Adoration 
des MageSj peint par l'un des Parrocei. On y vénère 
une petite statue de N -D. de Foy, provenant de 



(1) Le chapitre d'Amiens oe çcmpte pas moins de quinze 
cardinaux sortis de son sein. 



Digitized by 



Google 



' — 82 - 

l'église des Âugustins. Les fonts baptismaux de la 
paroisse y sont placés. 

Au-dessus d'une porte qui donnait sur la cour dite 
du Puits de l*œuvr€, se voient deux grosses têtei en 
pierre, qu'on prétend être celles de deux jardiniers 
d*Amiea&,-donateurs du champ sur lequel fut éleyée 
la cathédrale. 

A partir de cette chapelle, on remarquera un banc 
de pierre continu régnant le long des collatéraux du 
chœur et dans les chapelles de Fabside. C'étaient les 
seuls sièges que les fidèles trouvaient jadis à l'église. 

Plus loin est un petit monument élevé sur un 
pilastre de marbre noir, décoré d'une plaque de cuivre 
au haut de laquelle paraissent la sainte Vierge, saint 
Firmin^ l'évêque Jean Avantage (1456), et saint Jean, 
son patron. L'inscription placée au bas, fait connaître 
que ce prélat avait fondé, à Tautel voisin, une messe 
perpétuelle, qui devait y être dite tous les jours, 
après le son de la cloche, à peine de 46 livres 
d'amende. 

La chapelle de saint Joseph nommée autrefois la 
chapelle Anglette, fondée dès 4196, par Jean de Pic- 
quigny, prévôt de la Cathédrale, sert aujourd'hui pour 
les offices de la paroisse. Elle est remarquable par sa 
richesse plus que par la beauté de son architecture. 
Son fronton coupé et ses colonnes torses ornées de 
feuillage en spirale, signalent le mauvais goût et le 
style du XVin» siècle. 



Digitized 



^y Google 



- 53 - . 

Vient ensuite la chapelle dédiée à saint Eloi^ et à 
samt Domice, chanoine d'Amiens, qui sert de passage 
au cloître du Machahc, et à la nouvelle sacristie. La 
vitre peinte reproduit dans ses médaillons, les traits 
de la vie du saint Evêque de Noyon. Sous les arcades 
trilobées qui garnissent le soubassement du mur^ 
furent découvertes et décrites, en 1846, par MM. les 
chanoines Jourdain et Duval, les peintures murales 
que l'enlèvement des boiseries mirent à jour. Elles 
représentent les huit sybilles Agrippa^ Libica, Europea, 
Persica, Frigia, Erythrea, Cumana, Tiburtina. Le 
texe latin de leur prédiction est peint sur un lambel 
qu'elles ont ù la main ou qui contourne leur tête. Sous 
les pieds de chacune, un cartouche donnée la traduc- 
tion en rimes de ces prophéties. Ces tableaux furent 
peints aux frais de l'illustre chanoine Adrien de Hénen* 
court, fondateur de la chapelle (1527), représenté, 
sous les arcades opposées aux Sybilles, à genoux sur 
un prie -dieu ; à côté^ il s'avance à l'autel le calice en 
main, précédé de clercs. Les arcades voisines offrent 
la peinture du mobilier de la chapelle, etc., avec Tau- 
musseaux armes etù la devise du noble chanoine (1}. 



(1) Voir Les Sybilles, peiniures murales de la cathédrale 
d'Amiens, découverles et expliquées par MM. Jourdain et Duval. 
Amiens, chez Duval et Hcrment, imprimeurs, place Péri- 
gord,l, 



Digitized by 



Google 



— 54 - 

Dans l'arcature à droite simulant fenêtre, on lira l'épi- 
taphe du chanoine de la Morlière (1639), un des pre- 
raiers historiens de la Picardie. 

On a placé ici une honne copie de la Madone du 
jl)eupley peinte par le Baroche (Ecole Romaine). 

C'est aux murs de refend de la chapelle de saint 
François d^ Assise qu'existent plusieurs colonnes iso- 
lées appelées piliers sonnatits, dont la réputation est 
un peu usurpée ; car le son qu'ils rendent ne ressemble 
guère à celui d'une cloche, et d'ailleurs, plusieurs 
autres piliers autour du chœur rendent des sons 
pareils. 

Les carreaux du pavé qui se trouve vis-à-vis, sont 
coupés de deux lignes transversales pour perpétuer le 
souvenir du massacre des catholiques, en cet endroit, 
par les protestants, en 1 561 . 

La chapelle qui suit, dédiée primitivement à saint, 
Ja^queS'le-Majeury reçut le vocable du Sacré-Cœur 
à la suite de l'épidémie cholérique qui s'abbatit sur 
Amiens, en 1866. Le fléau disparut quand la ville se 
fût consacrée, ainsi que le diocèse, au divin Cœur, et 
eut fait le vœu de décorer cette chapelle dont la dé- 
dicace se célébra le 29 juillet 1 867. Des offrandes gé- 
néreuses et abondantes comblèrent les frais d'appro- 
priation et d'ornementation de cette pièce vraiment 
splendide. Un autel partie en bronze fondu et ciselé 
et partie en bronze repoussé, supporte un rétable formé 
de deux bas-reliefs représentant les deux manifesta- 



Digitized by 



Google 



— 85 — 

tions principales du culte du Sacré-Cœur : saint Jean 
repofiaDt sur la poitrine du Sauveur dans la Cène et 
l'apparition de N. S. à la B. Marguerite-Marie. Le ta- 
bernacle est surmonté d'une riche statue du Sacré- 
Cœur dont le soubassement est soutenu par deux 
anges à genoux. Deux grands candélabres. sont placés 
à ^té. Les peinlures morales roéf itent surtout d'ap- 
peler . l'attention. Appliquées sur 4es parois lisses 
existant entre les colonnettea surB^0Dl,ées d'une arca- 
turejtrilobée) elles r^epréseotent Ukfi^ Ifa^uerite-Marie, 
saint François de Siales, 0wt Doniaique^ saint Ber- 
nard, saint* Firmin, le chef de s^int jean^ saint Jean 
rEvaogéUste, saint Pierre et .liotre^Diame^ du côté 
gaucbe. A dri^te, sont peints, saint Joseph, saint Paul, 
apôtre» sainte Jlarie-Madeleine, saint Au^ustin^ saint 
François d'Assise, /saint Ignace, mainte Diurèse et sainte 
Colette. Elles aont»du«s à M. Maillot de Paris. 11 sem- 
blerait que ces sain.ts personnages manquent un peu 
d'^aiiimation et de vie. 

La verrière centrale qui est moderne, reproduit pUi- 
fliaurs épisodes se rattachant à l'époque de l'invasion 
oholérique, tels que la visite de l'impératrice Eugénie 
à Amiens, le i juillet* alors que répidémie venait 
d'atteindre au plus haut chiffre de ses victimes, etc. 
Au-dessus sont dépeintes les différentes manifestations 
de la dévotion au SacrérCœur. La vitre de gauche 
restaurée est celle qui a toujours orné la chapelle ; 
elle offre la légende de saint Jacques. A droite, on 



Digitized by 



Google 



— 56 — 

trouve la vitre placée auparavant dans la chapelle 
de saint Jean -Baptiste, de Tautre côté du rond-point. 
Elle a été condamnée, par économie, à quitter une 
place qu'elle occupait depuis plus de six siècles. Dans 
les deux ouvertures ou lancettes ogivales encadrant 
la grande ogive couronnée de trois trèfles, deux et un, 
comme partout autour du chœur, on lit l'histoire de 
saint Jean, à droite^ et celle de samt Georges à gauche, 
chacune dans 32 cadres (1). 

Vis-à-vis de l'autel, repose le corps de M«» Boudinet 
(1873), qui commanda tous les travaux. 

La chapelle de la sainte Vierge est une couronne 
posée sur la majestueuse cathédrale. Bâtie avant 4 259, 
sur 48 m. 45 c. de hauteur, 7 m. de large et 45 m. de 
profondeur, avec ses trois travées et son abside à trois 
pans^ elle avait reçu des fondations du chanoine 
Pierre d*Eu, neveu de Tévêque Geoffroy d*Eu. Res- 
taurée à partir de 4853, elle est plaquée, comme ses 
deux voisines, d'une décorationpolycrôme qui prouve 
une fois de plus que rien n'est beau comme la pierre. 
L'autel fut donné par le Conseil municipal de la Ville 
qui alloua à cet effet une somme de 215,000 fr. La 
table en pierre est supportée sur des pilastres avec un 



(ut) Voir : Deux verrières de la Cathédrale d'Amiens, par 
MM. Duval et Jourdain. Mémoires de la Société des Antiquaires 
de Picardie, tome XXIJ. 



Digitized by 



Google 



- 87 - 

fonds ouvragé et surmonté d*un retable composé de 
six panneaux sculptés eu bas-relief représentant la vi- 
site de la sainte Vierge à sa cousine Elisabeth, Tappa- 
rition des Anges (et non d'une étoile) aux bergers, 
l'étoile des Mages, le massacre des Innocents (qui eût 
dû être placé après Tadoration des Mages). Le taber- 
nacle est surmonté d'une pyramide carrée, fort élancée, 
et au centre de laquelle se trouve une statue de la 
Tierge-Mère en cuivre repoussé, qu'on dit copiée, trop 
fidèlement peut-être, sur une statue du XiU<* siècle, et 
qui contraste avec les figures gracieuses des anges 
posés à chaque angle, tenant un encensoir ou des flam- 
beaux ù la main. 

A gauche et près de Tautel sous une riche arcature, 
on voit la statue nouvelle (1) et la sépulture du 
53* Évêque d'Amiens enclavée dans la muraille : on 
lit, dans le fond de la niche, .cette inscription en ca^ 
ractères gothiques : 

i( jcljeôU €jUsir qui trc^pa^Ba Van 5e 



(1) L'original a élé parfailemeot restauré et se trouve au 
Musée. Quand on rétablit le monument, en 1853, on trouva, 
dans le cercueil, trois petits vases, qui avaient plusieurs trous 
sur leur panse. Déjà en 1691, le tombeau avait été ou?ert et on 



Digitized by 



Google 



 côté se trouve le tombea» d'un^ chanoine qui eut 
pti liériter de la souveraineté de Savoie : 

qui trtit^ fttôl (i)an03^nf îre rljeete je^Uet 
iHeetrir d^e uqu^dte^i lequel trqias^a 

Ces deux tombeaux se composent d'un soubasse* 
ment sur la façade duquel on voit des moines et des 
chanoines en pleurs : au-dessus la représentation de 
ces personnages couchés : le tout dans une arcature 
rehaussée de pinacles, de rosaces et de clochetons fort 
riches. 

Les verrières sont anciennes ; elles ont été restaurées 
en même temps que Ton poursuivait les travaux d'or- 
nementation. Au centre, la vie, la passion, la résur- 
rection du Sauveur, A côté, la vie de la sainte Vierge ; 
de rdutre Tarfore de Jessé chargé des rois ancêtres de 
Marie. Sur celle de gauche, on trouve saint Etienne 
iapidé, la conversion de saint Paul et autres faits 
puisés dans les actes des Apôtres. 

Vis-à-vis cette chapelle, contre le sanctuaire, est le 



y vttài trouvé une crosse ea éUda avec cette ioscripUon Oaim 
n(fh honùi, Robert ù» FoniUoy, 5^* évoque est aussi iabunié 
ékiiÈ éèlte clftpeUè (tS^t), mais oâ m sait en quet endroit. 



Digitized by 



Google 



— 8D — 

tombeau, en marbre blanc, du chanoine Guillain 
Lucas (4628), fondateur de V école des orphelins ou 
enfants bleus de cette ville. Parmi les statues qui dé- 
corent ce riche mausolée, on remarque un génie fu- 
nèbre qui^ sous le nom de Petit^Pleureur, jouit d'une 
grande célébrité en France. Ce chef-d'œuvre est du au 
ciseau du sculpteur amiénois Blasset. 

Sous une aroade pratiquée dans le bas du monument, 
on aperçoit la statue, aussi en marbre blanc, du car- 
dinal de La Grange, évêque d'Amiens et surintendant 
des finances sous Charles Y, pour lequel il fonda par 
testament un obit tous les mois en cette Cathédrale. 
11 mourut, en 4402, à Avignon, où il s'était retire, dès 
l'année 1 376, quatre ans avant l'avènement au trône 
de Charles VI. 

A gauche de la chapelle de la sainte Vierge, on re- 
marque la chapelle de sainte Theudosie, la première 
des trois arrangées et peintes depuis la voûte jusqu'au 
soubassement des colonnettes. Cette sainte amiénoise 
fut transférée de Rome à Amiens en 4853. Ses reli- 
ques sont suspendues dans un coffret au-dessus du ta- 
bernacle, lequel est surmonté d'une haute pyramide. 
La vitre du milieu n'a point perdu sa place ancienne : 
elle reproduit dans ses panneaux la vie de saint Au- 
gustin^ premier patron de cette chapelle. Les deux 
autres sont modernes : on y lit la vie de saint Firmin 
et celle de sainte Theudosie, avec quelques panneaux 
contenant la peinture de plusieurs faits ayant rapport 



Digitized by 



Google 



- 60--. 

à la translation de la sainte et à Tinauguralion du mo- 
numeut. A gauche de Fautel^ dans une arcature, une 
table de cuivre doré apprend que le cœur de Mgr de 
Salinis, aux soins duquel on doit la restauration de 
cette chapelle, y a été rapporté (1 861 ] d'Auch à Amiens. 
On y lit cette inscription en lettres gothiques : 

3^nt0ntt : îr^ : 0alint$ : 2ltnbiancn6i$ : 
epmoTfi : posUa : axt))upiBCùpi : amci- 
tani : cox : amantiôôimutn : aiùctn : 
nunquatn : m0Vte : xelinx. 

Sous les lambris de la chapelle dédiée à saint Jean- 
Baptiste, fondée le 42 avril 4 402, par Tévêque d'Amiens, 
Jean de Boissy, se trouve le tombeau, en marbre, de 
Jean Rolland, (f 4 388) 56« évêque d'Amiens, qui ma- 
ria, dans le chœur de cette église, en 4385, le roi 
Charles VI avec Isabeaude Bavière. 

Une copie de V Assomption du Baroche a été placée 
dans cette chapelle, comme pendant à la Madone du 
peuple. 

La chapelle de saint Quentin ^ un des premiers 
apôtres d'Amiens et de cette contrée, sert de passage 
pour arriver à une salle de catéchisme élevée entre 
Téglise et l'évêché, d'après les règles les plus sévères 
de l'architecture du XIII« siècle. 

En avançant un peu à droite, la vue se porte sur la 
chapelle de Notre- Dame'des^Sept'Douleurs^ qui fait 



Digitized by 



Google 



- 61 — 
pendant à celle de saint Joseph^ et présente le même 
système de décoration. 

Au pilier est adossé le mausolée en pierre, du cha- 
noine Antoine de Bâillon (1644). Les proportions de 
VEcceHomo qu'on y voit sont très belles. Cette œuvre 
est attribuée au sculpteur Blasset. 

A quelques pas de là, on remarque à droite de la 
petite porte qui conduisait à Tévêché et sous une 
arcade gothique, autrefois décorée de brillantes cou- 
leurs, la statue couchée de Gérard de Conchy (f 4237), 
48« évêque d'Amiens. Comme tant d'autres prélats 
du XIII* siècle, il accompagna saint Louis en Pales- 
tine, oii il se signala par quelques exploits guerriers. 

l^es Grilles* 

Toutes les chapelles, moins les trois absidales (4], 
sont fermées par des grilles forgées en fer, de la plus 
grande richesse. Les impostes sont décorées de fleurs, 

(l) Les l>arrières de ces trois chapeUes sont toutes modernes 
de facture, mais copiant, dit-on, Tagencement des clôtures du 
moyen-âge. U est impossible de rencontrer une ornementation 
moins ouvragée. Les anciennes grilles, aussi ricties que leurs 
soeurs voisines, ont été mises au rebut, ainsi que celle de la 
porte latérale gauche du chœur qui n^est poiut encore remplacée. 
Si elle pouvait être rétablie 1 II est vrai qu^elle gênerait un peu 
a boiserie aux formes raides et sèches dans laquelle on a 
enfermé Forgue de chœur. 



Digitized by 



Google 



— 62 — 

de grappes de raisin, d'attributs religieux et même de 
portraits. D'un et d'autre côté du grand autel, deux 
grilles ont été données, en 1742, par M« Chabau 
4e la Force et autres chanoines, pour que les Odèles 
puissent voir les saints mystères sans entrer dans 
le sanctuaire. (Registre aux délibérations du Chapitre 
du 19 octobre 1742.) D'autres furent exécutçes, 
en 1764, par Vadren^ dit Vivaràis, serrurier de Daours, 
(ou de Corbie ?), sur les dessins de Michel-Ange Slotdz. 
Elles sont toutes remarquables par la régularité et 
la légérité de leur ensemble. La plus élégante, sans 
contredit, est celle qui ferme la grande porte du 
chœur. 

Clôtures méridionales du C^lioeur. 

Le chœur est fermé pat une muraille dans l'épais- 
seur de laquelle fut sculptée, en 1489, l'histoire de 
saint Firmin, martyr, !«' évêque d'Amiens. En dehors 
de la première travée, à côté d'une des tours qui 
flanquent la porte de la ville, remarquons Adrien 
de Hénencourt, à genoux, revêtu de son costume de 
chanoine. C'est le donateur aux pieds de son œuvre et 
qui y appose sa devise : Toile moras. 

Premier sujet : Saint Firmin, revêtu de ses habits 
pontificaux, entre dans Amiens : il bénit le sénateur 
Faustinien venu avec sa fille pour recevoir l'envoyé du 
Seigneur, à la tête des habitants de la ville. La pein- 



Digitized by 



Google 



— 63 — 

ture du fond ofl're une vue d'Amiens; au bas on 
lit ces roots, gravés en creux avec caractères go- 
thiques : 

Le disieme de octobre Amiens- Saint Fremin fit première entrée- 
Dont Faùslinien et les siens- Ont grande joye demonstree- 

Second sujet : La prédication de saint Firmiu. 

Au poeuple d' Amiens amcha- La sainte loy euvangelique- 

Tant que plusieurs deulx adrescha A tenir la foye catholique- 

Troisième sujet : Le baptême de^ la fille de Fausti- 
nien. — Attile, la fille de Faustinien est plongée jus- 
qu'aux reins dans la cuve baptismale, et saint Firmin 
verse Teau sur sa tête. 

Au fond, rintérieur de la ville. 

Fauftinien, la noble Attile- Ftme Âgrippin. famille en fans- 

Baptisa avec trois fois mille Pour ungjour la foy cofessas- 

Quatrième sujet : Jugement et martyre de saint 
Firmin. — Longulus et Sébastien condamnent le saint 
Apôtre, dénoncé par les prêtres païens, et debout au pied 
du tribunal. A gauche, le peuple dans la douleur; sur 
le devant saint Firmin, entre les mains de ses bour- 
reaux, dont les uns le saisissent et d'autres le précèdent 
avec des torches et des armes. 

En dehors du cadre, à la porte d'une prison sup- 
portée par une légère colonne, le martyre du saint. On 
lit : Nocîdt dfff'erre paratis, c'est le complément de 
la devise du riche donateur. 



Digitized by 



Google 



— 64 — 

Dans le fond, la façade de la cathédrale et deux 
églises. 

Longultts et Sébastien- Des ydolatres a l'itutanee 

Le sainct martyr par faulz moyen EmprisonereFet piUs sis ce- 

Que lepoevple en eut congnaissace Secrètement contre raison- 
Firel de niUt soubs leur puissance Trechier so chiefen la prison- 

Les blasons de Mailly-Conti et de Adrien de Hénen- 
court sont reproduits çà et là au-dessus des dififéreDts 
sujets. 

SECONDE TRAVÉE. 

A° Saint Salve, eu chaire, exhorte les fidèles à faire 
des prières pour obtenir la découverte des restes de 
saint Firmin, 

Sainct Saulve son peuple incitoit- De faire à Dieu prière pure- 
Désirant scavoir ou estait- De sainct Fremin la sépulture 

%° Saint Salve, à genoux à Tau tel, contemple les 
rayons lumineux sortant d'un nuage et indiquant le 
lieu de la sépulture. 

Sainct Sautve en eslevans les yeux- Àpperceut du trône divin- 
Corne ttng rais du soleil dessus Le corps du martyr sainct fremin 

3® Invention des reliques de saint Firmin. — Saint 
Salve accompagné de quatre autres évêques fait exhu- 
mer par un prêtre en aube, étole et manipule, le corps 
de saint Firmin qui parait hors de terre à mi-corps. 

Quatre évesques-beauvais noyon- Cambray-therpuenne aidant Dieu 
Vindrentvoir ceste invetion- Evocquez par V odeur du lieu- 

40 Translatiott de saint-Firmin. — Six personnages 



Digitized by 



Google 



revêtus d'babits saorés et précédés de porteurs éc flalm- 
beaux avec des écus portent la chasse sur leurs épautes. 
La procession est fermée par les cinq év^êques. 
Deux malades sont guéris. An cœur de Thiver, les 
arbres sont couverts de fleurs. 

À sainct aehoeul en chasse mys^ Fut puys en amyens appârte 
Plusieurs malades la transmys- Le depriant eufrent sancte- 

Le soubassement de la première partie des bas- 
reliefs de saint Firmin est rempli par la tombe dé 
l'oncle du donûteur,l'évêque Ferry de Beauvoir, inbumé 
ici en 4189. Le fond de la niche est décoré derla pein- 
ture à fresque des douze Apôtres avec leurs insignes 
distinctifs. Ils portent des lambels où est écrit celu^ 
des douze articles du symbole dont on leur attribue la 
composition. Deux moines en prières sont à chaque 
bout de la tombe. Au-dessous de la niche, deux cha- 
noines en soutane rouge, surplis et chape, soutiennent 
le drap mortuaire. Ces peintures, retouchées depuis, 
étaient de la main de Pierre Palette, qui les estoffu 
en 1 532, pour CX livres. 

Sous les miracles des Reliques, on admire le riche 
costume de la statue de Adrien de Hénencourt, inhumé 
au pied du mur (1530) : ou 'fut exécuté par Antdïne 
Anguier, éntailleur à Amiens, ainsi que les tt*ei2e mé- 
daillons qui ont trait à la vie de saint Firmin. 4 <> feon 
baptême; f son éducation; 3« baptême du père 
de saint Firmin; 4» prédication du saint ; S» son 
sacre; 6« saint Firmin en Auvergne ; 7* saiût Firmin 

4* 



Digitized by 



Google 



-- 66 - 

à Angers ; 8° il construit une église ; 9<> ses miracles ; 
40* guérison du lépreux ; 41° guérisou d'un aveugle ; 
120 autre miracle ; 43o un exorcisme. 

Clôture septentrionale du Chœur. 

Nous avons ici toute la légende de saint Jean-Bap- 
tiste, le second patron du diocèse d'Amiens. Comme 
à la clôture méridionale, Tœuvre a deux parties : au- 
dessous la vie.du Précurseur est sculptée en médail- 
lons et au-dessus en haut-relief. Les médaillons du 
bas de l» première travée du côté de la nef, montrent : 
4* la vision de Zacharie; t^ Zacharie sortant du 
Temple ; 3* rencontre de Zacharie et d'Elisabeth ; 
4® la Visitation de la sainte Vierge; 5*. Marie chez 
Elisabeth ; 6<> naissance du saint Précurseur ; T** sa 
circoncision ; 8® il est présenté usa mère; 9° Zacharie 
le nomme ; 40« saint Jean dans le désert. 

HAUT RELIEFS. — l"^* TRAVÉE. 

]• Saint Jean prêche, au désert, la foule attentive. 

Saint Jhan preschoit au deserl par constance- 
Adfin que on feict les pechelz penitance- 1 53 1 . 

2« Baptême de J.-C. par saint Jean. Jésus-Christ 
dans le Jourdain : des anges tiennent la tunique du 
Sauveur. Dans le haut, le Père éternel et le Saint- 
Esprit, sous la forme d'une colombe. 

Jhems entra au fioeuve de Jordain- 

Ou baptesme eubt de sainct Jhan por certain- 



Digitized by 



Google 



— 67 — 

3° Saint Jean révélant sa mission. — Les Pharisiens 
viennent trouver saint Jean et lui demandent qui il est * 

Interrogue sainct Jhan quy il estait^ 
Dict estre voix quy au désert presckoit- 

4® Saint Jean montrant J.-C. : Voici, dit le Précur- 
seur, l'Agneau de Dieu, voici celui qui efface les péchés 
du monde. 

Sainct Jimn voyant Jhems vers luy marcher, 
Vecy le agneau de Dieu (dit-il) très cher- 
Même travée : Soubassement. I®"" médaillon : Sé- 
pulture de saint Jean ; quatre personnages. Les uns 
avec des pelles et des pioches enterrent le saint ; les 
autres sont dans la douleur. â« médaillon : Concours et 
miracles au tombeau. 3« médaillon : Les os du saint 
sont brûlés. 4« médaillon : Les cendres jetées au vent, 
5« médaillon : Réception du cnef de saint Jean. Wallon 
de Sarton présente le saint chef à Richard de Gerberoy, 
44« évêque d'Amiens (17 décemb. 4206). 

2" TRAVÉE. 

1* Deux sujets. Saint Jean devant Hérode. -— Son 

emprisonnement. 

> 

Pour arguer Herode de adultere- 

Sainct Jhan fut mis en prison fort austere- 
%^ Danse de la fille d'Hérodiade devant Hérode et sa 
concubine. 

De Herodias la fille demanda-. 

Le chef de sainct Jhan, Herode le accorda- 



Digitized by 



Google 



— 68 — 
3° Décollation de saint Jean. 

En prûon fiU sainct Jhan décapite- 
Pour avoir dicl et presche vérité' 

4° Le chef de saint Jean aux mains d'Hérodiade. 
Hérodiade perce d'un stylet la tête du martyr. Sur 
le devant, Saloméen défaillance. Un valet avec un plat. 

Le chef de sainct Jhan fut a table pose- 
Puis d'wn Cousteau dessus loeul incise^ 

Choeur* 

Un double perron de six marches conduit au 
chœur (1). Ce qui frappe surtout les regards, ,c'est la 
magnifique boiserie des stalles qui régnent à droite et 
à gauche : elle surpasse par l'élégance et par la richesse 
de ses détails, tout ce que les meilleurs ouvrages en 
ce genre offrent de plus merveilleux. Quatre cents 
sujets sont sculptés, avec trois mille six cents cin- 
quante figures sur ces cent dix stalles. Ils sont 
empruntés à TAncieu et au Nouveau Testament. On y 
trouve, en bas-reliefs d'une finesse inappréciable de 
détail, Thistoire d'Adam, de Noé, de Melchisédecb, 
d'Abraham, de Jacob, de Joseph, avec quelques faits 
de la vie de Moïse, de Samson, de David et de JolX. 
Puis vient, sur les endroits le plus en évidence, This- 

(l) Au bas de ce perron, on ne peut plus lire TinscripUon 
placée sur la tombe d^un des'plus généreux bienfaiteurs de la 
Cathédrale, le chanoine Ed. Cornet de Coupel (f 1786) qui a 
coiisî^cré pli|s de cent piillc écus à sa décoration, 



Digitized by 



Google 



toire de la sainte Vierge annoncée par les Prophètes 
et écrite dans les Evangiles. On y a aussi représenté 
différents sujets allégoriques^ moraux, satiriques et 
quelquefois tout-à-fait profanes. Les quatre aiguilles 
pyramidales sont surmontées des statues de TEglise 
et de la Synagogue (entrée du chœur), de saint Michel 
et de saint Paul (portes latérales). Ce chef-d'œuvre de 
menuiserie fut commencé en 4508 et fini en 1522. Exé- 
cuté aux frais du chapitre et d'Adrien deHénencourtj^son 
doyen, par Jban Trupin, Alexandre Huet, Amoult Bou' 
lin, et Antoine Avernier, il coûta en tout 9,488 livres 
1 1 sous 3 deniers. Le maître de Tœuvre, Jhan Trupin, 
gagnait par jour 7 sous, y compris son apprenti. 

Toute Tœuvre des stalles a été expliquée avec 
autant de science que de bonheur par MM. Jourdain 
et Du val, chanoines d'Amiens, au livre desquels on 
renvoie le visiteur (1). 

Au milieu du chœur^ on lit les épitaphes avec leurs 
armoiries, de MM. de la Motte (1774), de Bombelles 
(182i) (2) et de Chabons (1838), évoques d'Amiens. 

(1) Les Stalles de la Cathédrale d'Amiens^ par MM. Jourdain 
et Duval. Chez Alfred Caron, imprimeur, grande rue de Beau- 
vais, 42, à Amiens. 

(2) Les armes de Mgr de Bombelles, ont été décrites iofl- 
dèlement par plusieurs écrivains : nous en rétablissons ici la 
vraie teneur : écartelé atix !•' et 4 d'or^ aux 2* et Z de 
gueules à la molette d'éperon d'argent, chargé d'une cnHx 
parti et coupé de sinople et de pourpre, qui est la croix de 
l'ordre de saint Lazare. 



Digitized by 



Google 



- 70 - 

Le sanctuaire est séparé de la nef par une balustrade, 
en marbre blanc, à hauteur d'appui. Les jambages des 
des arcades du rond-point sont revêtus d'un riche 
lambris de marbre. Les bustes en. médaillons des quatre 
Evangélistes avec leurs symboles, ornent les premiers 
piliers du sanctuaire. Contre ces mêmes piliers et les 
suivants, sont des Anges portant des torchères. 

L'autel, construit à la romaine, est isolé. Sa princi- 
pate décoration consiste en un bas-relief représentant 
JésuS'Christ au jardin des Olices. Le coffre contient 
de nombreuses reliques abritées sous des glaces. La 
table est surmontée d'un gradin garni de plusieurs 
chandeliers en bronze doré. 

Derrière cet autel, on se trouve en présence d'une 
œuvre magistrale, la gloire du rond-point. Un amour 
exclusif pour les œuvres du Xllï« siècle n'a voulu 
voir dans cette gloire que du mortier et des planches* 
C'est bien plutôt un Jcte de Foi à la présence réelle 
de N.-S. dans la divine Eucharistie. J.-C. au milieu de 
sa gloire, recevant les humbles hommages de sa sainte 
Mère, de son Précurseur, de tous les chœurs des Anges 
prosternés en adoration, suspendu entre le ciel et la 
terre et projetant sa divine influence, sur les chapelles 
absidales, c'est-à-dire, sur tous ses saints, sur le 
monde éclairé et réchauffé de ses rayons d'or. La 
gloire, assez rétrécie pour ne prendre que la travée 
centrale (3 m. 60 c), ne touche point aux. chapiteaux 
des colonnes et laisse soupçonner, à travers quelques 



Digitized by 



Google 



- 71 - 

échancrures, un lointain illimité (réduit, ce semble, 
par Teffet du bariolage en style de papier décor appli- 
qué sur les chapelles absidalcs). Elle est due au ciseau 
de Tarchitecte Christophe, et fut exécutée, en 4768 (1), 
sur les plans de Soufflot (2). Ce qui la rend encore 
précieuse, c*est qu'elle rappelle le seul reste du Rit 
Gallican à Amiens, dans la suspension de la sainte 
Hostie, vers laquelle toutes les figures convergent. 

Depuis douze siècles, et peut-être plus, Jésus-Christ, 
élevé entre le ciel et la terre, s'est constamment gardé 
dans les différentes cathédrales d'Amiens, et dans 
toutes les églises de France, renfermé soit dans des 
colombes soit dans des vases précieux (3), au-dessus 
du maitre-autel. Il disait perpétuellement au Clergé et 
aux fidèles : « Me voici. » On vient de le reléguer dans 
une chapelle du coin, à l'écart. Pour abri, la voûte 
d'un bas côté, au lieu du dôme de la voûte splendide, 
au sanctui^ire. 



(1) Cette date est son seul défaut. 

(2) Voir le Sanctitaire de la Cathédrale d'AmienSj par 
Ed. Soyez, Amiens, 1873. 

(3) En 1676. Antoine Pecquet, chanoine d'Amiens, donne 
600 livres qui seront employées à la confection d'un ciboire d'or 
destiné à la suspension. Claude de Poilly, orfèvre d'Abbeville, 
fut choisi pour le faire. Il pesait 6 marcs et 7 gros. (Délibéra- 
tions du Chapitre en 1 676) . 



Digitized by 



Google 



-72- 

IMmensions de la Cathédrale^ 

d'après les architectes charges de sa restauration. 

Longueur totale hors d'œuvre 143 m. Ole. 

Largeur totale au transept, hors d'œuvre . 65 25 

largeur du portail Occiaental 44 66 

Tour du Nord, hauteur dé la maçonnerie . 61 06 

» de son comble . . 4 90 

» de ses épis ... 3 37 

Tour du Sud, maçonnerie 55 52 

» son comble 9 62 

» ses épis 4 65 

Htiuteur totale à partir du pavé au faîte du 

ffnmd combla 56 52 

Flèche, sa hauteur : du faite du toit à sa 

croix de fer 44 50 

• son diamètre au premier étage . . 7 80 

» » au deuxième ... 7 05 

Hauteur de la croix de fer 9 45 

Flèche, du pavé au coq 109 95 

Nef, sa hauteur sous clef de voûte ... 42 95 

Bpaigdour de la voûte . 35 

Largeur de la nef, d'axe en axe des piliers. 14 60 
Pitiei's de la nef, diamètre de leur pile 

centrale 1 36 

Diamètre de chacune des colonnettes can- 
tonnant cette pile 47 

Chaque colonnette est engagée dans cette 

pile de 8 

Diamètre du pilier d'une colonnette à Tautre 2 14 
Gros piliers du centre de la croisée, leur 

diamètre 2 33 

Bas-côtés, leur hauteur sous clef de voûte 19 78 
» leur largeur d'axe en axe des 

piliers 8 78 



Krrata. — Page 5, dernière ligne, au lieu de son 
épouse, lire sa mère. 

Amiens. — Imp. Dblattrb-Lbnobl, rue des Rabaissons, 30. 



Digitized by 



Google 



Digitized by 



Google 



îr 



=^ 




lv 



Digitized by 



Google 



2240 A51r 

VMto a !■ MilM*ato #AmI«w. 
nna Arti Ubnf* ■ 




3 2044 034 420 



2340 A51r 



Bose, L'Abbrf 



Yltlte à la cath^drala d'Amien» 



DATE 



ISSUED TO 




a i- 



lyy^j/ 



324C 
A 51 




Google 



Digitized b\l